Petit aperçu de la Guerre de Vendée

 

Afin d’essayer de comprendre pourquoi ces colonnes infernalles déferlèrent sur notre région, voici un résumé des guerres de Vendée. Naturellement il ne faut pas y voir ici un justificatif mais un début d’explication...

 

L’insurrection éclate véritablement en mars 1793 après que la Convention ait ordonné une levée de 300 000 hommes « pour faire face à la baisse subite des effectifs des armées de la République due aux pertes, aux désertions mais surtout aux départs massifs des volontaires, levés l'année précédente pour la durée d'une campagne et qui, l'ennemi ayant été ramené aux frontières et même au-delà, estimaient pouvoir rentrer chez eux »

Les premières émeutes débutent à Cholet le dimanche 3 mars 1793, des jeunes gens du canton réunis par le district «pour prendre connaissance des modalités du recrutement du contingent local pour la levée des 300 000 hommes» manifestent leur refus de partir. Les émeutiers s'attaquent à des grenadiers, deux d'entre eux sont blessés. Les gardes nationaux répliquent en ouvrant le feu sur la foule, trois personnes sont tuées. Le premier sang de la guerre de Vendée est versé.


Le 12 mars, l'insurrection se propage, 600 paysans se rassemblent à St-Florent-le-Vieil pour s'opposer au tirage au sort. Ils mettent en fuite la garde nationale de la ville, pillent les maisons des Bleus et les caisses du district, puis dépensent le butin dans les auberges du bourg et des alentours.

Le lendemain, 13 mars, certains d'entre eux vont chercher le marquis de Bonchamps au château de La Baronnière en lla Chapelle-St-Florent

 et insistent pour qu'il prenne la tête du mouvement et organise la troupe. Sous son commandement, les rebelles mettent en fuite la garnison de Montjean. D'anciens soldats, comme le caporal Jean Perdriau, sont placés à la tête des bandes, enseignant leur savoir aux autres31.

Cultivateur et colporteur au Pin-en-Mauges, Cathelineau « rassemble quelques voisins, fait sonner le tocsin, demande au prêtre réfractaire de bénir sa petite troupe, abat le drapeau tricolore qui flottait sur l'église et court rejoindre le gros des insurgés ».

Le 14 mars, menés par Cathelineau et Perdriau, les insurgés s'emparent de Jallais (bataille de Jallais). La foule marche ensuite en direction de Chemillé, ils sont rejoints en chemin par les paysans des environs de Maulévrier, menés par Jean-Nicolas Stofflet qui s'est rendu maîtres de Vezins. D'autres paysans, toujours plus nombreux, se joignent à la horde.
Le même jour, Chemillé tombe, la plupart de ses défenseurs sont faits prisonniers, et les révoltés s'emparent de plusieurs canons. Dans les jours qui suivent les insurgés prennent le contrôle des paroisses rurales, les administrateurs et républicains locaux sont tués, faits prisonniers, ou contraints de fuir, le 13 mars, 25 à 35 gardes nationaux de Mortagne-sur-Sèvre sont fusillés entre Tiffauges et Montaigu.

Le 14 mars, la bande de Cathelineau en rencontre une autre, emmenée par Stofflet, ancien caporal et alors garde-chasse d'un château à Maulévrier. Sous la conduite du second, la troupe, forte de 15 000 hommes, attaque Cholet, une ville d'environ 7 000 habitants, gardée par 500 gardes nationaux, 80 cavaliers et une dizaine de canons. Encerclés par les insurgés, 300 républicains trouvent la mort, contre une quarantaine d'insurgés. Entrés dans la ville, ces derniers « saccagent les locaux de la municipalité et des administrations, pillent quelques habitations des patriotes les plus en vue et célèbrent dans les auberges une victoire péremptoire (première bataille de Cholet). En cinq jours, les insurgés se sont rendus maîtres des Mauges, c'est-à-dire de la moitié méridionale, située au sud de la Loire, du département de Maine-et-Loire ». 

Les jours suivants, 35 000 hommes se réunissent à Chemillé pour tenter de s'organiser en une véritable armée. Plusieurs nobles, souvent d'anciens officiers, les ont rejoints : Charetted'ElbéeLescureLa Rochejaquelein. Ces chefs issus de la petite noblesse ne se sont pas imposés de leur propre initiative à ces bandes de villageois. D’une foi religieuse généralement peu intense, ayant pu conserver tous leurs biens depuis 1789 et s'étant même matériellement enrichis par l'achat important de biens nationaux provoqués par la Révolution, ils ne se sentent pas spontanément responsables de ces bandes insurgées. Ce n'est que plus tard qu'ils sauront récupérer la colère populaire pour lui donner un tour nettement catholique et royaliste.

Le but de la nouvelle armée est de s'emparer de Chalonnes, avant-garde d'Angers. Comprenant l'intérêt stratégique de le défendre, les républicains ont concentré 4 000 hommes et 5 canons.
Le 22 mars, malgré l'avis du maire et des officiers de la garde nationale, les municipaux et la foule se rendent aux Blancs ; les gardes nationaux se replient vers Angers en jetant leurs canons dans la Loire. Alors qu'Angers s'attend à un assaut imminent, l'armée se dissout et les combattants rentrent dans leurs foyers. « On s'était soulevé pour éviter d'être soldat et il n'était pas question de le devenir pour rétablir la monarchie dans la capitale. Plus qu'un soulèvement contre-révolutionnaire, la rébellion demeurait encore une jacquerie contre les exigences jugées intolérables de la nation »

Ainsi les Vendéens alterneront les périodes de combats et de travaux des champs… Face à une armée républicaine de mieux en mieux structurée obéissant à des ordres sanguinaires, la Vendée n’avait aucune chance de gagner à long terme.

Début avril 1793, les forces républicaines se mettent en marche avec pour objectif de pousser les rebelles vers la mer.
Le 11 avrilBerruyer, parti de St-Lambert-du-Lattay, arrive à Chemillé où il rencontre les forces blanches de d'Elbée. Les Républicains sont d'abord repoussés, mais les Vendéens abandonnent la ville le jour même et se replient sur Mortagne. Au nord, Bonchamps recule devant les forces de Gauvilliers et se replie sur la même ville. De son côté Stofflet affronte Leigonyer à Coron mais il doit à son tour battre en retraite sur Mortagne après trois jours de combat (Première bataille de Coron) 

Mais alors que l'offensive de Berruyer semble réussir, les paysans de la Gâtine, dans les Deux-Sèvres, se révoltent à leur tour et prennent pour chef Henri de La Rochejaquelein, « Monsieur Henri ». Ce dernier, à la tête de 3 000 hommes, attaque et bat Quétineau aux Aubiers, le 13 avril (bataille des Aubiers). Le général se replie sur Bressuire tandis que La Rochejaquelein part renforcer les troupes à Mortagne. Cependant Berruyer hésite à lancer l'offensive générale, trop inquiet du mauvais état de ses troupes il ignore que la situation des Vendéens est bien plus alarmante que la sienne. Aussi les chefs royalistes décident-ils d'attaquer les colonnes républicaines les unes après les autres.
Le 19 avril, il se jettent sur Leigonyer à Vezins et mettent ses troupes en déroute (
bataille de Vezins). Informé, Berruyer ordonne la retraite aux Ponts-de-Cé mais il laisse Gauvilliers isolé à Beaupréau.
Le 22 avril, encerclés par les Vendéens, les Républicains sont écrasés, laissant plus de 1 000 prisonniers (
première bataille de Beaupréau).
L'offensive républicaine en Anjou est un échec et l'ensemble des forces de Berruyer se replie sur Angers

 

 

Fin mars, la « Vendée militaire » a pris forme : le département de la Vendée, les moitiés méridionales de la Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire.
Les premières opérations sont un franc succès pour les Blancs.
Le mois de mai s'ouvre par une grande offensive des Vendéens de l'armée d'Anjou et du Haut-Poitou, dite la « Grande Armée » menée par CathelineauBonchampsD'Elbée, Stofflet et La Rochejaquelein.
Le 3 mai 1793, le général Quétineau doit abandonner Bressuire, laissant derrière lui un riche dépôt de munitions.

Chatillon tombe à son tour.

 

L'armée insurgée est peu centralisée, mal équipée (les trois quarts des hommes n'ont pas de fusil avant l'attaque de Chalonnes, une grande partie des armes et munitions venant des dépouilles des soldats républicains) et non permanente, les paysans retournant sur leurs terres dès qu'ils le peuvent après les combats. Toutefois, des soldats de métier, déserteurs de l'armée républicaine, la rejoignent, lui apportant leur expérience

L’armée royaliste va de victoire en victoire prenant Douai, Saumur, Tours, Loudun, et hésite à monter vers Paris.

 

Le 2 juillet, Westermann à la tête de 2 500 hommes, fond sur Parthenay, s'empare de Châtillon, capitale des insurgés, bousculant, les 10 000 paysans chargés de sa défense, où il délivre 2 000 prisonniers républicains, pille les magasins des insurgés et s'empare des archives du Conseil supérieur des Blancs.

Le lendemain, 25 000 paysans se retrouvent aux abords de la ville et surprennent Westermann, qui n'en réchappe qu'avec 500 hommes, laissant 3 000 morts et blessés, ses canons et des centaines de prisonniers. 

 

Alors que les troupes de Bonchamps livrent des combats sans résultat aux abords d'Angers (Bataille des Ponts-de-Cé), le reste de l'armée mené par d'Elbée tente une attaque au sud sur Luçon afin de repousser une incursion des Républicains du général Tuncq qui ont brûlé Chantonnay.
Mais le 30 juillet l'offensive vendéenne est repoussée devant la ville (
Deuxième bataille de Luçon).
Deux semaines plus tard, cette fois-ci renforcée par les forces de Charette, l'armée catholique et royale forte de 35 000 hommes, lance une nouvelle attaque sur Luçon. Mais les 6 000 hommes du général Tuncq mettent en déroute les Vendéens, habitués à combattre dans le bocage mais vulnérables sur la plaine. Ces derniers laissent 1 500 à 2 000 morts sur le champ de bataille, contre une centaine de tués pour les Républicains, ils éprouvent ce jour-là, l'une de leurs plus lourde défaites (Troisième bataille de Luçon).
Les Républicains reprennent ensuite
Chantonnay, mais ils en sont chassés le 5 septembre par une nouvelle attaque de d'Elbée (
Bataille de Chantonnay).

 

L1er août 1793, l’armée de Mayence  est envoyée en renfort.
Le comité de salut public envoie également à l'armée de l'Ouest, Jean-Baptiste Carrier, pour compléter le rétablissement de l'ordre.

Fin août les Mayençais entrent à Clisson, et menace Mortagne, et entrent à Nantes début septembre 1793.

Le 17 octobre 1793, 40 000 Vendéens se lancent à l'attaque de Cholet. La bataille est longtemps indécise mais après plusieurs assauts qui finissent au corps à corps, les Vendéens reculent et regagnent Beaupréau, puis St-Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire. Les deux camps laissent des milliers de morts et de blessés sur le champ de bataille.
Les généraux Vendéens D'Elbée et Bonchamps sont grièvement blessés.

Les Vendéens décident alors de traverser la Loire pour relancer la révolte en Bretagne et dans le Maine et aider des renforts britanniques à débarquer sur les côtes de la Manche.

En une nuit, le 18 octobreLa Rochejaquelein, le nouveau généralissime, fait traverser la Loire à toutes ses troupes, 20 000 à 30 000 combattants accompagnés de 15 000 à 60 000 non-combattants (blessés, vieillards, femmes et enfants…), soit entre 60 000 et 100 000 personnes au total. C'est le début de la « Virée de Galerne » (francisation de gwalarn, nom du vent de noroît en breton).

Pendant la traversée, le général Bonchamps, alors mourant, parvient à empêcher le massacre de 5 000 prisonniers républicains que ses hommes voulaient fusiller. Ne pouvant traverser le fleuve, les prisonniers sont relâchés tandis que le général Bonchamps meurt quelques heures plus tard, des suites de ses blessures.

L'état-major vendéen décide ensuite d'attaquer le port de Granville, en chemin les Vendéens prennent Dol-de-BretagnePontorson et Avranches presque sans combats.
Le 14 novembre 1793, ils sont devant Granville. Aucun navire britannique n'attend les insurgés et la ville se défend, après deux jours de combats qui font des centaines de morts, les Vendéens découragés, battent en retraite (
siège de Granville). Malgré une tentative sans lendemain sur Villedieu-les-Poêles, les soldats refusent d'obéir à leurs chefs et décident d'eux-mêmes de regagner la Vendée. Les Vendéens quittent la Normandie, laissant derrière eux 800 traînards qui sont fusillés par les républicains (massacre d'Avranches).

Sur le chemin du retour les Vendéens, malgré quelques rares succès, accumulent les défaites et se replient sur la Loire.

Le 22 décembre 1793, la bataille de Savenay, perdue par les Vendéens se transforma en horrible massacre.

Le général Kléber, écrira, dans ses Mémoires :

« On traverse Savenay, chaque colonne prend une direction différente à la poursuite des rebelles. Le carnage devient horrible. On ne voit partout que des piles de cadavres. Une grande partie va se noyer dans le marais de Montoir, le reste se jette dans les bois où bientôt, ils sont découverts, tués ou faits prisonniers. Équipages, canons, ornements d'églises, papiers relatifs à leur administration, tout tombe en notre pouvoir et, pour cette fois, la défaite de l'ennemi rend sa destruction certaine. On envoie alors des patrouilles d’infanterie ou de cavalerie dans tous les villages des environs. Quelques-uns sont occupés par des Brigands, on veut parlementer avec eux, mais ils répondent par des coups de fusil, et un adjoint de l'état-major, en leur portant des paroles de paix, en fut blessé. Aussitôt on fait un feu roulant sur eux et tous ils périrent. Des milliers de prisonniers de tout âge et de tout sexe sont successivement arrêtés et conduits sur les derrières. Les représentants du peuple les firent juger par des tribunaux révolutionnaires, et la France, l’Europe entière, connaissent toutes les atrocités qu’on a exercées sur ces misérables. La ville de Nantes a particulièrement servi de théâtre à ces scènes sanglantes et inouïes, que ma plume se refuse de décrire. » 

En effet Carrier fit noyer dans la Loire, plus de 500 prisonniers à qui on avait promis la vie sauve s’ils se rendaient.

Au terme de la Virée de Galerne, la victoire républicaine est désormais acquise, sur les 60 000 à 100 000 Vendéens ayant franchi le fleuve, 4 000 seulement ont réussi à retraverser la Loire, 50 000 à 70 000 sont morts et 20 000 ont été faits prisonniers. Les survivants, dispersés en petites bandes se cachent dans les bois du Maine, de Haute-Bretagne ou du Morbihan, appuyés par une partie des populations locales.

A partir d’août 1793, Carrier a les pleins pouvoirs sur Nantes et sa région ; il utilise le blé réquisitionné en Vendée pour nourrir l'armée et le petit peuple nantais, crée une police occulte et simplifie la procédure du Tribunal révolutionnaire, qui conduit à la guillotine 144 personnes soupçonnées de complicité avec les Vendéens en novembre et en décembre 1793.

En décembre 1793, Nantes voit arriver dans ses murs un afflux de prisonniers vendéens, capturés lors de la Virée de Galerne. Ces derniers, au nombre de 8 000 à 9 000, hommes, femmes et enfants, sont entassés dans la prison de l'Entrepôt des cafés. Les conditions sanitaires sont épouvantables, le médecin Pariset décrit les détenus comme des « spectres pâles, décharnés, couchés, abattus sur les planchers, on s'y traînant en chancelant comme dans l'ivresse ou la peste
Rapidement, une épidémie de typhus éclate dans les prisons de Nantes, elle tue 3 000 détenus, dont 2 000 dans l'entrepôt, ainsi que des gardiens et des médecins et menace de s'étendre à la ville.

Les conférences du 4-5 décembre 1793 (14 et 15 frimaire an II)
Le 4 décembre 1793 au soir, Jean-Baptiste Carrier, les membres principaux du Comité révolutionnaire de Nantes, François Louis Phelippes-Tronjolly et ses collègues, Julien Minée pour le département, Renard pour la municipalité, des représentants de Vincent-la-montagne, se réunissent. Ils décident de constituer un jury chargé de dresser une liste de proscrits.
Le 5 décembre 1793 plus de 300 noms seront couchés sur le papier. Il ne reste plus qu'à ordonner l'exécution. Pour cela, Carrier imagine un procédé radical qu' il appelle la « déportation verticale » : au lieu de les envoyer vers des îles lointaines, il fait embarquer les condamnés sur des barques à fond plat qui sont coulées au milieu de la Loire, au niveau de Chantenay. Les exécutions ont lieu de nuit pour plus de discrétion, mais les corps flottent ensuite en surface pendant des jours. Ce ne sont plus exécutions mais massacres qui laissèrent des traces d'horreur dans la mémoire de tous à l'époque.

Du 16 décembre 1793 au 27 février 1794, les noyades de Nantes font plus de 4 000 morts.
Les fusillades de Nantes font 2 600 à 3 600 victimes. Au total, sur les 12 000 à 13 000 prisonniers, hommes, femmes et enfants, que compte la ville, 8 000 à 11 000 périssent, dont la quasi-totalité des prisonniers de l'entrepôt. La grande majorité des victimes sont des Vendéens.

À Angers, où les envoyés en mission Hentz et Francastel sont confrontés, comme Carrier à Nantes, à l'arrivée de milliers de prisonniers vendéens après la bataille de Savenay, les militaires forment en janvier 1794 une commission militaire dite « commission Parein », qui, en quelques semaines, condamne à mort 2 000 personnes, essentiellement des femmes, dans la plupart des cas pour activité contre-révolutionnaire (terme générique renvoyant aussi bien à une participation active à la rébellion que la participation à une messe donnée par un prêtre réfractaire, la parenté avec des insurgés ou même le refus de céder aux avances des juges).

À Angers même, 290 prisonniers sont fusillés ou guillotinés et 1 020 meurent en prison par les épidémies. Une tannerie de peau humaine est établie, 32 personnes sont écorchées pour faire des culottes de cavalerie. (voir les mémoires du curé Gruget)

Environ 12 fusillades se déroulent de fin novembre 1793 à la mi-janvier 1794 aux Ponts-de-Cé, elles font 1 500 à 1 600 morts. On relève également quelques noyades qui font plusieurs dizaines de victimes.
Les fusillades d'Avrillé, au nombre de neuf, du 12 janvier 1794 au 16 avril 1794, font environ 2 000 morts.

À Saumur, 1 700 à 1 800 personnes sont emprisonnées, 950 sont exécutés par les fusillades ou la guillotine, 500 à 600 périssent en prison ou meurent d'épuisement.
À Doué-la-Fontaine, du 30 novembre 1793 au 22 janvier 1794, 1 200 personnes sont emprisonnées, 350 à 370 sont exécutées et 184 meurent en prison.

De plus, 800 femmes sont emprisonnées à Montreuil-Bellay où 200 d'entre elles meurent de maladie, 300 sont transférées à Blois ou Chartes où elles disparaissent pour la plupart. Près de 600 à 700 vendéens capturés lors de la Virée de Galerne sont évacués vers Bourges où seule une centaine d'entre eux survivent. Des centaines d'autres prisonniers sont encore fusillés à Ste Gemmes et Le Marillais.

Au total, en Maine-et-Loire, ce sont 11 000 à 15 000 personnes, hommes, femmes et enfants, qui sont emprisonnées, parmi celles-ci 6 500 à 7 000 sont fusillées ou guillotinées, 2 000 à 2 200 meurent dans les prisons.

On peut revivre ici toute cette période au cours des récits de Louise Barbier.

La longue errance de cette colonne de Vendéens, alors que l'on croyait l'insurrection presque écrasée, a terrifié tout le pays. Pour les dirigeants Parisiens, l'ensemble de la région est dominé par la Contre-révolution ou le fédéralisme. Ceci permet d'expliquer la répression qui s'abattra contre les insurgés, en dépit de toutes les règles de la Guerre qui demandent d’épargner les femmes, les vieux et les enfants. On allait vivre une tentative de génocide…

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Annexes :

Charles Melchior Artus de Bonchamps, né le 10 mai 1760 à Juvardeil en Anjou, mort le 18 octobre 1793 est un militaire français, fils de Charles Louis Artus, marquis de Bonchamp. Il est commandant des armées vendéennes pendant l'insurrection des royalistes contre la République durant la Révolution française. Illustre pour avoir gracié 5000 prisonniers.

 

Maurice Joseph Louis Gigost d'Elbée, général des armées vendéennes, né le 21 mars 1752, à Dresde, d'une famille française établie en Saxe. Il meurt le 6 janvier 1794.

 

Jacques Cathelineau, né au Pin-en-Mauges le 5 janvier 1759 et mort à St-Florent-le-Vieil (49) le14 juillet 1793 a été généralissime des armées vendéennes pendant la Révolution française, voiturier de profession. Il est souvent surnommé le Saint de l'Anjou.

 Jean-Nicolas Stofflet naquit en Lorraine à Bathelémont le 3 février 1753 et mourut fusillé àAngers

 

 le 25 février 1796 ; il fut un chef militaire de première importance dans le soulèvement militaire de la Vendée, bien qu'il n'ait pas réussi à s'imposer comme patron de l'armée catholique et royale.

Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein, né le 30 août 1772, à la Durbelière, près de Châtillon-sur-Sèvre (Poitou) et tué le 28 janvier 1794, à Nuaillé, est l'un des chefs de l'armée vendéenne au cours des batailles de la Révolution française.

Jean-Baptiste Carrier, né le 16 mars 1756 à Yolet, près d'Aurillac, mort guillotiné le 16 décembre 1794 (26 frimaire an III à Paris), est un homme politique français, un des acteurs de la Révolution française, et particulièrement de la Terreur. Son nom reste associé aux massacres et aux noyades de Nantes de 1793 et 1794.

François Athanase Charette de La Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé, près d'Ancenis et mort fusillé le29 mars 1796 à Nantes, est un militaire breton qui a joué un rôle essentiel dans la guerre de Vendée à la tête de l'Armée catholique et royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz.

Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, né à Versailles le 13 octobre 1766, mort à La Pellerine, (Mayenne), le 4 novembre 1793, était un militaire français, opposant à la Révolution française.

François-Joseph Westermann, né à Molsheim (Alsace) le 5 septembre 1751, guillotiné à Paris le 5 avril 1794, est un général de l’armée républicaine, resté célèbre pour les atrocités qu'il commit lors des guerres de Vendée.