Des Allemands au Sud du Brésil

 

La genèse
En août 1822, José Bonifácio, le principal conseiller politique du futur Empereur Pedro Ier, donne des instructions secrètes au docteur Anton von Schaeffer - un ami de Dona Leopoldina, la future impératrice du Brésil - et l'envoie en Europe pour ramener des immigrants. Il fit venir des immigrants et des soldats de Rhénanie-Palatinat, en prévision de la guerre d’indépendance contre le Portugal.
Ces militaires devront aussi combattre les séparatistes de Cisplatina qui deviendra l’Uruguay en 1825.


Dès l’indépendance, les attentes de l’immigration étaient différentes chez l’Empereur Pedro 1er et ses conseillers et les intellectuels qui entouraient l’Impératrice Leopoldina de Habsbourg-Lorraine ; Lui espèrait une arrivée importante de mercenaires alors qu’Elle souhaitait « civiliser » le pays et mettre fin à l’esclavage. Les deux objectifs furent atteints.

Pour attirer les immigrants, le gouvernement brésilien avait promis de grandes étendues de terre où ils pourraient s’installer avec leurs familles et coloniser la région. En fait, ces terres étaient au milieu de grandes forêts peu accessibles et les premiers Allemands ont vite été abandonnés par le gouvernement brésilien.

Deux ans plus tard, ils ont commencé à arriver. L'idéalisme de Bonifacio et le pragmatisme de Schaeffer allaient complètement changer la façon dont le Brésil avait traité ses projets coloniaux jusqu'alors

 

Avant 1824, le Rio Grande do Sul ne reçut pas d’immigrants aussi les pionniers Allemands ont-ils exercé une influence décisive sur l’orientation de la colonisation.
Ils furent les artisans de ses premiers succès, sans doute parce qu’ils étaient jeunes et prolifiques.
Parmi les immigrants entrés à São Leopoldo il y avait 1.073 « isolés » souvent célibataires et 3.783 individus répartis entre 815 familles. Chaque ménage avait donc en moyenne 2,6 enfants, mais ce nombre était en réalité plus élevé, car certains d’entre eux n’avaient pas d’enfant ainsi que le révèlent certaines listes partielles d’entrées.
Par exemple les 70 familles arrivées en 1825 sur le bateau Frederich-Heinrich groupaient 359 personnes dont 224 enfants. 7 ménages n’ayant pas d’enfants, la moyenne était de 3,5 enfants par famille.

L’âge moyen des chefs de famille était de 39 ans (mais 41 avaient moins de 40 ans), et celui des femmes de 36 ans.
Parmi les enfants 10 avaient plus de 20 ans, 27 plus de 15, 41 de 10 à 14 ans ; c’est-à-dire que 65 % avaient moins de 10 ans, telle était la jeunesse de ce contingent d’immigrants.


Cette même caractéristique se retrouve au cours de la seconde période qui s’étend entre 1844 et 1874.
L’immigration d’origine allemande fut prépondérante : 19.523 Allemands sur un total de 22.392 immigrants (87 %).
Il n’y a eu aucune année sans immigration : le chiffre le plus faible a été de 66 en 1844 ; 7 années ont compté plus de 1.000 entrées ; la moyenne est de 695 immigrants par an.

De 1844 à 1853 sont entrés 274 célibataires et 4.848 individus mariés avec leurs enfants, en moyenne 3,4 par ménage. 
LA COLONISATION ALLEMANDE ET LE RIO GRANDE DO SUL  Jean Roche

 

De 1824 à 1829, le Major Schaeffer a amené 5 350 Allemands au Brésil, dont

4.856 s’établirent à São Leopoldo,
422 à Torres-Tres Forquilhas
72 furent envoyés à São João das Missões.

Les premières années n’ont pas été faciles. De nombreux Allemands sont morts de maladies tropicales, tandis que d’autres ont quitté les colonies pour trouver de meilleures conditions de vie.
La colonie allemande de São Leopoldo fut dans les premières années un vrai désastre. Néanmoins, dans les années qui suivirent, 4830 autres Allemands arrivèrent à São Leopoldo, puis la colonie commença à se développer, les immigrants établissant la ville de Novo Hamburgo (New Hamburg).
Depuis São Leopoldo et Novo Hamburgo, les immigrants allemands se sont répandus dans d’autres régions du Rio Grande do Sul, principalement à proximité de sources de rivières.
Toute la région de Vale dos Sinos était peuplée de migrants Allemands.
Ils venaient chercher une vie meilleure pour leurs enfants, repartant souvent de zéro, sur un territoire hostile et un climat très différent de ce qu’ils avaient connu jusque là. 

Pendant les années 1830 et une partie des années 1840, l’immigration allemande au Brésil a été interrompue en raison de conflits dans le pays, notamment la Revolução Farroupilha

 

Il est intéressant de noter que les migrants Allemands venaient de différentes régions dont certaines étaient plutôt de religion protestante et d’autres de religion catholique.
Ceci a posé des problèmes de convivialité à bord des bateaux comme nous le verrons plus tard ; j’ai donc décidé de noter les religions de ces migrants.

 

Migration des ascendants d’Elbio Pellenz, entre 1825 et 1859

 

Je vais essayer de détailler ici l’histoire de ces pionniers et leur long voyage au travers de plusieurs cas réels représentés par les ascendants d’un Brésilien contemporain, Elbio Pellenz, issu exclusivement de migrants Européens, dont une lignée Suisse et les autres Allemandes.
 

Cette étude a été construite à partir de plusieurs outils accessibles parfois sur le Web :
- le codice C333 « Imigrantes Alemães 1824-1853 » est le relevé des registres d’entrée à Sao Leopoldo entre 1824 et 18530. Ce livre donne la possibilité de retourner aux registres en ligne sur familysearch.org
- les Verzeichniss qui donne les listes d’embarquements à partir de Hamburg dès 1857
- les Schiff nachrichten donne des nouvelles des navires en partance d’Allemagne
- les archives de Beno Lermen qui donnent les articles de décès en gothique
- auxquels s’ajoutent les articles personnels relatifs à des migrants et élaborés par des descendants parfois à partir de lettres laissées par ces migrants.  

- et bien sûr les archives paroissiales des pays d’origine

 

La migration allemande, qui concerne ici les générations 4 et 5 d’Elbio, fut importante dès l’ouverture des « colonies », vers 1825, mais a continué pendant au moins une génération encore.
- Cinq lignées sont arrivées entre 1825 et 1829,
- Une est arrivée en 1847,
- la lignée Suisse en 1855,
- et les autres à partir de 1855 dans le cadre des contrats Montravel.

Il fallut attendre novembre 1855 pour voir arriver les premiers Suisses, parmi lesquels une branche ascendante d’Elbio.
On peut donc en déduire que les ascendants d’Elbio sont très représentatifs de l’immigration Européenne au Rio Grande do Sul.

 

Pour chaque migrant le circuit fut le même :
- plusieurs semaine de mer, d’Allemagne ou de Hollande jusqu’à Rio de Janeiro. (J’ai mis le nombre de jours sur les cartes de voyage de chaque famille)
- arrivés à Rio de Janeiro, ils débarquent à Armação da Praia Grande et passent quelques semaines d’acclimatation aux tropiques (une sorte de quarantaine)

 

- puis c’est un autre voyage qui pouvait durer jusqu’à deux mois, sur un petit bateau côtier jusqu’à Porto Alegre en passant par le port de Rio Grande.
  (à partir de 1840, le circuit est le même mais en ce qui concerne les migrants sous contrat Montravel  le navire pouvait aller directement au port de Rio Grande)

- de Porto Alegre ils remontent en barque le Rio dos Sinos,
- à proximité de la ville actuelle de São Leopoldo, ils sont logés sur l’exploitation de Real Feitoria do Linho Canhamo, nommée aussi Feitoria Velha.

Ces bâtiments furent mis à leur disposition par le président de la Provínce de Sao Pedro do Rio Grande, José Feliciano Pinheiro le 31 mars 1824.
Les familles et les colons célibataires attendent ici leur destination finale : les 272 morgen promis avant leur départ, un lot au milieu de la forêt où ils commenceront une nouvelle vie.



La forêt vierge était découpée par des chemins, orientés nord-sud, le long desquels étaient alignées les parcelles de 220 mètres de large sur 3300 m de longueur. Soit environ 72 à 75 hectares, ou  288 à 300 morgen par parcelle.

Ces lots échelonnés le long des chemins de desserte étaient nommés « picadas »(piqures en français) Schneis (en allemand). Lorsque ces lots se situaient des deux côtés du chemin, ils étaient nommés les Doppelschneis (doubles piqûres). Les colons allemands ont dénommé les Schneis du nom des familles qui y résidaient dès le début. On y trouve donc des Berghanerschneis, Portugieserschneis etc…

 

Les premières picadas se sont échelonnées d’abord le long du Rio dos Sinos, avec la constitution des communautés de São Leopoldo, foram Novo Hamburgo, Campo Bom, Estância Velha, Ivoti e Dois Irmãos puis au fur et à mesure de l'occupation des terres, l'Empire a également délimité des lots dans la Vale do Caí, puis la Vale do Cadeia.
Dans cette zone, le premier lieu habité est connu sous le nom de Picada do Rio Cadeia ou Picada dos Portugueses, qui recevra plus tard le nom de São José do Hortêncio, occupé à partir de l'année 1828. La plupart des immigrants venaient du Hunsrück, dont Joao Jose NEDEL et sa famille, ancêtres d’Elbio, qui furent, là aussi parmi les pionniers sur ce site.

 

Comme beaucoup de ressortissants du Sud du Brésil d’origine Allemande, Elbio PELLENZ n’a - à part une branche Suisse du canton de Friburg -que des ancêtres de souche allemande par le fait que ces immigrés sont toujours restés entre eux, ne parlant longtemps que l’Allemand –ou plutôt le hunsrückisch - et écrivant également en gothique.
Sous le régime dictatorial de Getulio Vargas (1937 à 1945), sous l’impulsion de la politique de l’Estadio Novo, une action vigoureuse du gouvernement est conduite pour faire basculer les locuteurs allemands vers le portugais. Les nombreuses écoles où l’allemand était enseigné obligent désormais les élèves à parler la langue officielle. 

 

Ci-dessous vous trouverez les ancêtres d’Elbio qui sont entrées au Brésil, et j’ai fait le choix de l’ordre chronologique des arrivées au Rio Grande do Sul (RS).

 

En cliquant sur le nom du couple source de la recherche vous pourrez lire son ascendance parfois riche en générations. 

 

Les BASTIAN (1825)

 

 

Les migrants de cette famille furent Johann Filip BASTIAN, Maria Elisabeth ZORBAN, son épouse et 3 enfants, Elisabeth, Maria Guilhelma et Friedrich.
 
Ils ont rejoint le Rio Grande do Sul, par la "galèra de Bremen" "Friedrich Heinrich" (capitaine Peter Zink), partie d’Amsterdam le 25 Août 1825,
arrivée à Rio le 8 novembre 1825, où 375 passagers (70 familles de colons avec 364 personnes et 11 célibataires).ont débarqué ;
Ils ont fini le voyage à bord du sumaca "Delfina" (son troisième voyage) et sont arrivés à Sao Leopoldo le 31 décembre 1825,
 « contrairement à l'habitude, où les immigrants étaient « sous contrat »  et ne devaient pas payer le voyage jusqu'à leur destination, les immigrants de "Friedrich Heinrich" ont fait le voyage à leur demande  et ont payé le transport. Selon l'auteur, "ils représentaient la fleur de la colonisation allemande" et "l'empereur les a accueillis avec gentillesse, non seulement en se rendant à bord pour les recevoir personnellement, mais aussi en les couvrant de toutes sortes de biens et de vêtements".

À Rio de Janeiro, les immigrants sont restés dans des hangars à Praia da Armação jusqu'à l'embarquement pour leur destination finale.
"C'étaient des émigrants d'Anvers qui voyageaient à leurs propres frais, donc librement, c'est-à-dire sans obligations, sans rien devoir à aucune campagne officielle, d'émigration de l'Empire du Brésil ou de tout autre gouvernement. Il s'agissait donc de familles qui avaient de quoi se faire transporter sur des voyages de cette ampleur. » 

La « galèra de Bremen » Friedrich Heinrich était un « trois-mâts carré » parfois garni de canons pour se défendre contre la piraterie.
C’est ce que le Brésiliens nommaient « galèra de Bremen »

 

  



 

Noter que les noms allemands Johann Filip Bastian et Maria Elisabeth Zorban ont été lusitanisés en  João Felipe Bastian et Maria Isabel Zorban,

João Felipe BASTIAN était fabricant de savon, et de religion « protestante évangéliste ».

 

João Felipe BASTIAN est né le 9 septembre 1793 à Ober-Ingelheim, sur les bords du Rhin, à 20 km de Mayence

 

Il est le fils de Jean Andreas BASTIAN et Catherine Felipina GAUL, marié à Ober-Ingelheim le 21 décembre 1816 à Marie Elisabeth ZORBAN, née en 1795.

 

Ils étaient accompagnés de leurs trois premiers enfants :

Elisabeth, née en 1817;

Maria Guilhermina, née le 18 octobre 1823 à Ober-Ingelheim, mariée le 10 octobre 1851 avec Carlos Augusto Roemer;

Frédéric, né en 1823 (Wolf).

Aurélio Porto(historien Brésilien) enregistre encore une fille, Carlota, "née en mer le 25 octobre 1825", mais comme le Dr Hillebrand ne la mentionne pas, elle a dû mourir sur le bateau, comme tant d’autres enfants mineurs.

 

Il naîtra encore au moins 4 enfants, tous les deux ans environ, après ce voyage parmi lesquels Franz PELLENZ, ancêtre de Elbio, né vers 1833. On trouve ici un article relatif au décès de ce Franz en 1912, écrit en gothique.

 

Les MULLER (1825)

 

Henrich MULLER, l’ancêtre d’Elbio, agriculteur à Mittelbollenbach, Anna Elisabeth SCHULER, sa première épouse et leurs trois premiers enfants ont voyagé en même temps que les BASTIAN, sur le même navire  la « galera de Bremen » Friedrich Heinrich ; de Rio à Porto Alegre, ils ont peut-être pris le Bergantim-escuna Galvão, car ils sont arrivés le 29/12/1825 à Sao Leopoldo.

 

 

Les MULLER étaient catholiques et leur fille Thérésa, née au Brésil,  épousa Franz BASTIAN, né lui aussi au Brésil mais qui était protestant, et dont les parents avaient voyagé sur le même bateau, ce qui avait peut-être créé des affinités entre eux.

 

 

 

Anna Elisabeth SCHULER, décéda le 20/8/1842 et Henrich MULLER épousa, le 7/12/1842 à Sao Leopoldo,  Catharina LERNER qui était arrivée au Brésil le 16/12/1827, avec sa maman veuve.

 

On trouve ici un article relatif au décès de cette Catharina LERNER, seconde femme de Henrich MULLER, et ancêtre d’Elbio ; ce texte est aussi en gothique.

 

Les LERNER (1827)


La famille LERNER a quitté Amsterdam sur le voilier
Epaminondas, le  7 juillet 1827, et après 12 semaines de mer difficile où périrent de nombreux voyageurs ils arrivèrent à Rio, le 28 septembre 1827, après 84 jours de mer.  Dans un récit de ce voyage la famille Kayser, déclare que, dans leur famille, seulement 8 personnes sur 12 sont arrivées. Nos LERNER semblent n’avoir perdu personne alors qu’ils avaient un enfant de 3 ans et un autre de 5 ans.
Après deux mois d'attente à Armação da Praia Grande, ils se rendent vers le sud par le "Conceição Imperador", qui quitte Rio de Janeiro le
12 novembre 1827 et arrive à Porto Alegre environ un mois plus tard.
Il ne seront à Sao Leopoldo, que le 16 décembre 1827, par le schooner Dido, soit 5 mois après leur départ.   

Catharina LERNER, l’ancêtre d’Elbio, est venue au Brésil, avec sa mère Elisabeth CHRIST, qui était veuve depuis 1819 de Johannes Jakob LERNER
Elle est venue accompagnée de son frère Jakob LERNER, son épouse Maria Catharina STANKS et ses deux enfants ; Jakob LERNER était nommé chef de famille, donc responsable de sa mère et de sa sœur.

Catharina LERNER se remariera, vers 1837, à Friedrich RENNER, arrivé à 16 ans, sur le Friedrich Heinrich, le 29/12/1825 (C333 p35) en même temps que les Bastian et les Muller ; Friedrich RENNER mourra lors de la Révolution Farroupilha (1835-1845), Catharina LERNER épousa Henrich MULLER, le 7/12/1842.

 

Les LERNER étaient catholiques et originaires de Bundenbach, comme les ascendants MULLER.

On trouve ici un article relatif au décès de cette Catharina LERNER,

 

 

Les KREWER (1828)

 

         


Christophe KREWER, son épouse Barbara THOMAS, et leurs 3 premiers enfants sont partis de Breme le 26/9/1828, à bord du navire
Olbers, qui emmenait 874 migrants, arrivés à Rio le 17/12/1828, puis transportés à Porto Alegre par le caboteur "Marques de Viana", arrivés à Sao Leopoldo(RS) le 10/03/1829.
Christophe KREWER
était agriculteur.

Leur fils, Pedro KREWER, l’ancêtre d’Elbio, naîtra en 1834.



   

Il est à noter que les GRABER (KREWER) forment un implexe vers Elbio ; c'est-à-dire qu’il descend deux fois du plus ancien, et que les deux branches avaient des noms différents, suivant le rédacteur Gräber, Krewer, Grower.

  
Les KREWER étaient catholiques et venaient de Heinzerath.
On en sait un peut plus par des récits d’autres voyageurs de ce navire qui venaient tous de la même région :

Michael Junges (Codice 333, f 94) est né le 09.05.1787 à Fürweiler, a épousé le 09.07.1814 à Itzbach Barbara Colbus, née environ 1794 à Itzbach ; il s'installe dans la ville natale de sa femme, où il vit jusqu'en 1828.

À cette époque, des recruteurs parcouraient les routes le long de la Sarre et de la Moselle, dans les régions du Hunsrück et de l'Eifel pour séduire des colons pour les États du Sud du Brésil (Rio Grande do Sul et Sta. Catarina).

Michael s'est également laissé recruter par eux.

Des détails sur cette émigration sont contenus dans une lettre de Matthias Franzen de Pünderich (à 30 km des KREWER), qui a émigré à la même époque, datée du 27.08.1832, à l'un de ses beaux-frères, qui l'a suivi plus tard au Brésil.

Ensuite, les émigrants de la région de Trèves sont arrivés à Brême le 21.6.1828 après un voyage de quatre semaines par voie terrestre.
Après un séjour de 13 semaines, ils se sont rendus en bateau vers l'ouest au port de Breme (12 septembre). Là, les émigrants montent à bord du navire "Olbers", qui prend la mer le 26.09.1828.

Le 17.12.1828, le navire accoste à Rio de Janeiro.
Sur ce navire, il y avait plus de 800 émigrants, dont 47 sont morts pendant la traversée et autant sont nés.

Le 03.03.1829, Michael est arrivé avec sa famille à Porto Alegre et il est dit « ne rien devoir aux caisses nationales »

On peut lire ici plus de détail sur ce voyage de l’Olbers et sur le contexte socio-économique local, au travers de l’histoire d’un migrant.

 

Les NEDEL (1829)

Les Nedel ont quitté le 11/11/1827 (livre de l'église d'Ensch, p. 479) leur village viticole de Klüsserath, au bord de la Moselle, qui appartenait à la Prusse, mais aujourd'hui au district de Trier-Saarburg(Trèves). Ils ont commencé par rejoindre Bingen sur le Rhin et remonté jusquà Lobith , frontière Hollandaise, où le capitaine Karstens les attendait.

Le passage de la frontière pouvait être facilité par le fait qu
en 1827, sur demande, le gouvernement prussien de Trèves émettait encore un soi-disant «Auswanderungs-Consens» (permis d'émigration), pour libérer ceux qui souhaitaient émigrer de l'État prussien. Cette autorisation prit fin le 3 mars 1828.

A Arnhem , il y avait une possibilité d'hébergement pour un très grand nombre de personnes dans les écuries d'un centre équestre militaire, le Arnhem Manege.
Le détail du voyage se trouve dans le livre « A lenda do veleiro Cäcilia » dont voici un résumé succinct des faits

A
Muiden plus de 500 personnes attendent leur départ vers le Brésil , mais toutes nont pas les autorisations nécessaires, et environ 170 seront renvoyées vers lAllemagne.
 Le
6 janvier 1828, environ 350 personnes quittent Texel à bord du Helena & Maria.
Le
12 janvier le navire est secoué par une affreuse tempète qui abat les mâts et laisse le navire incontrôlable et à la dérive pendant 3 jours (Loyd's List du navire).
Il est remorqué à Falmouth par un packet nommé Plover, commandé par le Capitaine Edward JENNINGS, et commence alors un long séjour en Angleterre.




le 2 janvier 1829 , soit presque un an jour pour jour après le départ de Texel, Joao Jose NEDEL, Catharina THUMMEL, son épouse, et leurs 5 premiers enfants quittèrent Falmouth, à bord du James Laing.

Partis de Falmouth(1), par le
James Laing, le 10/12/1828, ils sont arrivés à Rio, le 18/03/1829,
Après une quarantaine passée à
Armação jusqu'au 10 avril 1829, les NEDEL s’en iront à bord du brick-goelette Florinda vers São Leopoldo le 14/05/1829.
Leur petite dernière, Margareth née en avril 1827 qui avait donc 7 mois lorqu’ils quittèrent Klüsserath, est sans doute morte sur le Florinda car elle ne fait pas partie des migrants débarqués à Sao Leopoldo..

Elisabeth, née le 9/2/1821, mourut aussi pendant le voyage car elle n’arriva jamais au Brésil

La famille s'installe d’abord à Picada do Rio Cadeia, puis à São José do Hortêncio.

Parmi ces arrivants, un Joao Nedel , âgé de 10 ans, est noté “morreu na Revolução” ; en fait il fut tué en 1839 lors de la Révolution Farroupilha(1835-1845), à la
Buraco do diabo, à Ivoti,
Les NEDEL étaient catholiques et venaient de Klusserath
Anna Barbara NEDEL l’ancêtre d’Elbio naitra en 1842

 

 

(1), Un des descendants de Josef NEDEL, Lario Zimmer, de Saint Joseph du Cèdre, SC, conserve comme souvenir de ce passage en Angleterre une magnifique horloge murale anglaise, qui aurait été acheté à l’occasion du séjour de la famille NEDEL à Falmouth



Les VOLKWEISS (1847)

 

Peter Paul VOLKWEIS, Anna-Maria WINCK, son épouse et leurs 4 premiers enfants quittèrent Hamburg, le 4/05/1847, à bord du brig Antonio.
Peter Paul, leur fils, ancêtre d’Elbio avait 8 ans.
On a le détail de leur voyage, écrit par le 25/10/1847, par Johannes Anschau.
”Le 8 (mai) avant la nuit, il y a eu une tempête qui s’est arrêtée le matin. On n'avaient peu de malades à bord, cependant, le 10 mai, un enfant d’un immigrant est mort et a été jeté à la mer, enroulé dans des tissus.
Le 19 mai, une tempête s'est levée qui nous a effrayés. Elle a duré deux jours.

Le 25 nous arrivâmes à la pleine mer, et nous avions presque toujours un bon vent.

Du 12 au 19 juin, il n’y eut presque pas de vent, et le navire resta complètement engourdi, arrêté.

Le 20 juin, la femme de Jacob Witt a donné naissance à un petit.

Le 23 juin, nous sommes arrivés à l'équateur; maintenant, nous avons une très grande chaleur que nous supportons tous très bien.

Le 25 juin, le vent est revenu jusqu'au 11 Juillet.

Le 12 juillet, nous avons pu débarquer et je ne peux pas vous raconter notre joie.

Et encore plus grande fut notre joie quand, le lendemain, nous avons reçu des vêtements, des vivres et tout ça, aux frais de l’empereur ; nous avons été embarqués sur le vapeur Porto Alegrense,

Le 16 juillet, nous sommes arrivés à Porto Alegre, capitale de la colonie allemande.

Nous avons payé une petite somme, et nous avons été emmenés à un autre petit vapeur, qui nous a bien secoués, mais nous sommes arrivés rapidement.

Le voyage dura du matin jusqu’au soir, et nous arrivâmes à Sao Leopoldo le 19( juillet 1847).


  

 

 

Les VOLKWEIS étaient catholiques et venaient de Argenthal

 

 

 

Les CHASSOT (1855)

 

 

La famille pionnière était Jean CHASSOT, 42 ans, Anna Maria TORCHE, dite Nanette, 32 ans, sa femme et ses sept enfants : Francisco (14 ans), Denis (13 ans), Jules ou Julio (11 ans), Genoveva (9 ans et demi), Constantine (8 ans), Pedro (6 ans) et Luisa (1 an et demi).

Ils sont arrivés à Rio, venant d’Anvers par le 3-mâts-barque Elizabeth, puis à Rio Grande par le vapeur Commercio, le 10/11/1855.
Ils font partie des 32 premiers colons Suisses dont quatre familles et neuf célibataires.
Parmi les familles o
n trouve les Carrard et les Chassot. La femme de Pierre Carrard s'appelait Magdalena Clerc. Peut être de la famille de Maria Anna Clerc, la mère de Jean Chassot.
L’état du Rio Grande do Sul a institué une journée de l’immigration Suisse le 28 novembre de chaque année.
On peut lire ici le passeport Suisse pour partir au Brésil
et ici l’acte de mariage du couple Chassot/Torche

  
Les CHASSOT étaient Suisses et venaient du canton de Friburg, et plus précisément de Vuisternens, Estavayer et de Bulle.
Denis CHASSOT, l’ancêtre d’Elbio  avait 13 ans

Les PUHL (1857)

 

 

La famille PUHL est partie de Hamburg, le 23/3/1857, à destination de Porto Alegre puis Feliz
Peter PUHL, Barbara SANDERS
, son épouse, et 9 enfants, dont Joao Baptista, né en mer le 8/7/1857.
sont arrivés au Brésil le 6/8/1857 par le vapeur "
Continentista" ;..

 

Peter PUHL, 39 ans, était cordonnier ; il a fait le voyage avec sa femme Barbara Sänger, 37 ans, qui, était enceinte au départ.
et les enfants 1er Anna, 12 ans, 2ème Johann, 11 ans, 3e Barbara, 10 ans, 4e Mathias, 8 ans, 5e Catherine, 7 ans, 6e Maria, 5 ans, 7e Peter, 3 ans, et 8e Gertrud, 1 an.
Johann PUHL, frère de Peter, a fait le même voyage avec Maria Meyer et leur deux enfants. Leurs noms ont été lusitanisés pendant le voyage.
Peter PUHL, l’ancêtre d’Elbio avait 3 ans d’après les registres mais en fait il était né en septembre 1855, donc n’avait pas deux ans lors du voyage. 

 

Il est à noter qu’après son mariage Peter PUHL et sa famille ont quitté la colonie de Feliz pour Sao Vendelino, puis Bom Principio, avant de revenir à Feliz en 1890.
On a ici une photo de la famille Puhl/Auth prise vers 1910.

 

Les AUTH (1858)

Les AUTH étaient originaires de la région de Fulda au Nord Est de Francfort.

 


Les AUTH sont  partis de Hambourg, pour le Brésil le 25/7/1858 par le brigantin danois "
Gazell", commandé par le Cap. HJ Johannsen.

  

A l’arrivée de la Gazell un passager a écrit  ce texte trouvé dans le Frankfurter Journal

“Nous, les passagers soussignés du brigg danois Gazell, exprimons par la présente nos remerciements les plus sincères à notre capitaine H. J. Johannsen pour la bonne nourriture que nous avions à bord, ainsi que pour les bons soins qui nous a été donnés en abondance. Quatre enfants sont également nés à bord, avec toutes les précautions possibles, et nous pensons donc, à juste titre, pouvoir recommander les navires de M. M. Valentin à tous les émigrants. “
Malheureusement tous les migrants n’ont pas été aussi bien soignés par les autres armateurs.

 

Ils sont arrivés à Rio le 29/9/1858,  et à Porto Alegre le 7/10/1858, par le vapeur D.Pedro,
et le
11/10/1858 à Sta Maria de Soledade(Sao Vendelino, St Wendel) C’était une colonie appartenant au groupe privé français Montravel

 

 

On peut voir sur chaque liste la composition du groupe AUTH :

Peter AUTH, Catharina HEIL, son épouse,  leurs 4 enfants
et leur nièce Euphémia LAYBOLD, agée de 19 ans, dont les parents, Miguel LAYBOLD et Catharina AUTH sont morts en 1843 et 1851 à Fulda(Allemagne). 
Maria AUTH, l’ancêtre d’Elbio naîtra en 1862 à Sao Vendelino

 

   

 

 

Les GULDEN (1858)

 

Agnes GULDEN l’ancêtre d’Elbio, est arrivée à St Maria de Soledade le 3 octobre 1858 venant de Porto Alegre
Elle arrivait de Anvers par le Laura, parti environ deux mois plus tôt.
 « chegada de Rio Grande neste Porto: 3-10-1858, emb.: Continentista (vapor); destino: Santa Maria da Soledade.
Obs.: Provenientes do navio
Laura de Antuérpia, introduzidos por Montravel Silveira e Cia”


Elle était encore mariée à Johann Peter MUHL qui décèdera peu après ce voyage. Elle épousera alors Jacob BAUMGARTNER, arrivé le 8 février 1859
Ils sont arrivés dans le cadre du programme Montravel.

 

 

 

Les PELLENZ (1858)

 

Les migrants de cette famille furent Johann Pellenz, Giesbert Pellenz, son père, Susanna Franz, son épouse et 2 enfants, Amalie et Lorenz.
Ils ont rejoint le Rio Grande do Sul, par la « barca » danoise Neptun (capitaine C.F. Berlage).
Ils ont quitté Hamburg le 10 juillet 1858, à destination de Rio Grande do Sul, avec 138 passagers à son bord.
Noter que ce navire n’est pas passé par Rio de Janeiro.

Ils sont arrivés à la colonie Porto Alegre par le vapeur Comercio le  6 octobre 1858  à destination finale de Nova Petropolis.  

   


Embarquement des PELLENZ sur le Neptune
 

 

 

          


On lit que les Pellenz venaient de Merl. et de ses alentours, sur les bords de la Moselle
Johann Pellenz était agriculteur, mais on trouve aussi des artisans parmi les migrants de cette époque.

 

On lit ici les sommes engagées par le consulat du Rio Grande do Sul, à Hambourg, pour chaque colon Allemand avant le départ, (80 réis pour un adulte et 60 réis pour un enfant).

 


Ci-dessous des extraits du Allgemeine Auswanderungs-Zeitung (journal général de l’émigration) du début juillet 1858 qui annonce les futurs départs de Hambourg vers l’Amérique

 

Un an après le voyage de la famille, vers 1860, naîtra Pedro Pellenz, ancêtre de Elbio, et en 1863 une fille Anna Gertrud  .
On trouve ici un article relatif au décès de Pedro en 1924, écrit en gothique.

Certains colons de ce voyage allaient à la « Fazenda dos Coventos » nommée depuis Lageado
 « Ainsi, un des pionniers de la Fazenda dos Coventos était João Gaspar Richter, qui a signé un contrat provisoire à Hamburg, le 8 juillet 1858, par lequel il s’engageait à partir sur le navire "Neptun", deux jours plus tard, à la Coloñia dos Coventos, où il devait acheter "un bon terrain, suffisant, de surface là en usage, et, au prix courant, pour une durée de cinq ans".
Outre le financement des terres, Richter a reçu de Fialho de Vargas une avance de 210 millions de couronnes et "les graines et les vivres nécessaires pour sa famille jusqu’à la première récolte" »

 

 Annexe : liste des navires et migrants de 1858

 

 

Les BAUMGARTNER (1859)

 

Dans le livre “Povoadores do Rio Grande do Sul, 1857-1863 on trouve cette synthèse enrichie du relevé d’arrivée à Porto Alegre du vapeur “Comercio et Continentista
 BAUMGARTNER, Jacob, 36, marié; Cathrina, 31 ans,; Ida, 9; Apolonia, 5; Henrique, 2 1/2 (mort en mer); allemand.; arrivés de Rio Grande à la colonie le : 8-2-1859.embarcation .:Comércio e Continentista ( vapor ) ; destination : Santa Maria da Soledade.
Obs . : En provenance du navire Laura de Anvers, sur contrat Montravel Silveira e Cia . Reg . 1905 - 1908 , fl . 46 , n° 9 - 12 .
Jacob BAUMGARTNER, l’ancêtre de Elbio,  naitra en 1866


Les BENZ (1859)



La famille Benz est arrivée le 8/02/1859, à la colonie Sta Maria de Soledade, à bord du vapeur « Comercio e Continentista », et Whilhelmina BENZ, ascendante d’Elbio avait 16 ans.
Il est à noter que les Benz ont fait le voyage jusqu’à Porto Alegre sur le même, bateau que les Baumgartner.
Margarida Chassot
, fille de Whilhelmina Benz, épousera  le petit-fils de ce Jacob Baumgartner, 27 ans après ce voyage. C’est de l’ordre de la coïncidence, et dû au fait de l’isolement des colonies allemandes au Rio Grande do Sul. 
Ils venaient, comme beaucoup de migrants de ces années 1858 et 1859 dans le cadre du programme Montravel.

 

BENTZ , João , 42 , cas . ; Margarida , 45 , cas . ; Guilhermina , 16 ; João , 14 ; Anna Maria , 12 ; Gertrudes , 9 ; Catharina , 6 ; al . ;
chegada de Rio Grande na colônia :
8 - 2 - 1859 , emb . : Comércio e Continentista ( vapor ) ; destino : Santa Maria da Soledade. Obs .: Montravel. Reg. 3398-3404. fl. 103 n° 45-51

BENTZ , João , 42 , marié ; Margarida , 45 , cas . ; Guilhermina , 16 ; João , 14 ; Anna Maria , 12 ; Gertrudes , 9 ; Catharina , 6 ; al . ;
arrivés du Rio Grande à la colonie  le  
8 - 2 - 1859 , embarcation . : Comércio e Continentista ( vapor ) ; destino : Santa Maria da Soledade. Obs .: contrat Montravel. Reg. 3398-3404. fl. 103 n° 45-51

 

Ici nous voyons l’avis de décès de Whilhemina (Guilhermina) BENZ , en 1926, écrit en gothique.

 

Annexes :

Programme Montravel

Santa Maria de Soledade (Sao Vendelino) 

Après le début de l'immigration allemande dans le sud du Brésil en 1824, les terres ont d'abord été attribuées aux "colons" par le gouvernement impérial. Afin d'accélérer la colonisation du pays, le gouvernement a ensuite vendu des terres à des sociétés de colonisation privées, qui les ont à leur tour vendues aux immigrants.

 

En 1855, la société Montravel, Silveira & Comp, fondée par le Compte de Montravel français, achète une grande surface de terrain sur le cours supérieur de la rivière Forromeco pour y établir une colonie privée. Montravel recrute des colons d'Allemagne, de Suisse, de Hollande, de Belgique et de France. Selon une publication de 1924, les premiers colons étaient  João Felipe Scheid, Antônio Kossmann, Antônio Ludwig, Nicolau Lermann (probablement Lermen) et Nicolau Neis, qui venaient de la communauté sarroise de Theley.
Le nom officiel de la colonie était
Santa Maria de Soledade, les immigrants du district de St.Wendel appelaient leur zone de peuplement "St.Wendel" ou dans la version portugaise São Vendelino.

 

Après que la compagnie de Montravel ait connu des difficultés économiques en 1873, elle a été reprise par l'Empire brésilien et en 1883, elle a été affectée à la ville de Monténégro, à 30 km de là.
En 1953, les habitants ont décidé par référendum qu'ils voulaient appartenir à la ville voisine de São Sebastiaõ do Caí. De là, le district de Bom Princípio s'est à nouveau séparé en 1982 en tant que municipalité indépendante. Le 29 avril 1988, les habitants de São Vendelino ont décidé qu'ils voulaient devenir indépendants. Depuis lors, São Vendelino est une municipalité indépendante.

 

C’est là que s’installeront les ancêtres d’Elbio arrivés en 1858-1859.

 

Santa Cruz do Sul
Santa Cruz do Sul est un des principaux centres de colonisation allemande de l'État du Rio Grande do Sul.
Les premiers habitants de la bourgade sont originaires des régions du Rhin et de la Silésie, et s'y sont installés en 
1849.
Ils s'établissent dans la colonie de Picada Velha, connue aujourd'hui par le nom de Linha Santa Cruz.
Entre 1854 et 1855, la bourgade de Faxinal de João Maria a été peuplée, donnant naissance à la ville actuelle. La ville a été officiellement créée en 31 mars 1877.

 

Le hunsrückisch,
un dialecte allemand, le hunsrückisch, originaire de la région de Hunsrück, en Rhénanie-Palatinat, perdure encore principalement dans le Rio Grande do Sul et l’état de Santa Catarina.
Ozias Alves, journaliste brésilien au « jornal Biguaçu em Foco », est l’auteur du livre « Parlons hunsrückisch, diaclecte allemand du Brésil », paru chez L’Harmattan. « On pense qu’il s’agit du plus vieux dialecte du Brésil. Il est aussi parlé dans certains coins du Paraguay et de l’Argentine. C’est une langue qui est plus ancienne que l’allemand moderne », dit ce passionné.

Cette langue s’est mélangé avec le portugais pour donner cette variante brésilienne. « C’est une langue sans écriture particulière au Brésil,. Cela fait seulement dix ans que certains ont commencé à l’écrire et à en revendiquer une fierté », explique-t-il. Assimilé à l’allemand par certains ou à un mauvais allemand par d’autres, le dialecte n’était pas en meilleure estime que l’allemand durant l’Estadio Novo du dictateur Vargas. « Un vieil homme m’a raconté qu’un jour où il avait mangé au marché central de Florianopolis, il a remercié en hunsrückisch le comerçant pour son repas « Tank Schen ». Un policier l’a alors admonesté : Vous venez de parler allemand ? L’homme a alors eu la présence d’esprit de répondre : «tanque cheio ». Cela voulait dire en argot que mon estomac est plein, bien rempli. Finalement, il n’a pas été arrêté... », raconte le journaliste.

Ces dernières années, un mouvement de dignité du hunsrückisch tente de sauver le dialecte. La ville de Santa Maria do Herval, proche de Porto Alegre, fondée par des immigrés de la région de Hunsrück, a mis en place un programme d’enseignement du dialecte dans les écoles. Une radio locale émet également en hunsrückisch. Malgré cette résurgence, l’avenir du dialecte est loin d’être assuré. « Il y a de grandes chances pour que le hunsrückisch s’éteigne dans une ou deux générations », prédit à contre-coeur Ozias Alves. 

Johann Nedel assassinado pelo Menino Diabo

Johann Nedel, irmão de Joseph Nedel perdeu a vida de uma forma sumamente lamentável. O capitão farrapo Ohnmacht invadiu a picada com 300 homens de infantaria e 100 de cavalaria, enquanto os imperiais se retiraram sob o comando de Totsch. Johann Nedel e Peter Schneider ficaram para trás e foram alcançados pelos Farrapos, quando se preparavam para atravessar o rio feitoria. O capitão entrou com o cavalo na água, agarrou o infeliz e degolou-o. Afirma-se que os estertores foram  ouvidos de longe. Quando mais tarde os imperiais o sepultaram, o corpo já depositado na sepultura, um dos coveiros comoveu-se porque a terra cairia diretamente sobre o corte aberto. Tirou o lenço, amarrou-o no pescoço do morto e só depois o cobriram com terra. Um ato de delicadeza que merece registro num período tão sanguinário.

Johann Nedel, frère de Joseph Nedel, a perdu la vie de façon très regrettable. Le Capitaine Ohnmacht s'empare de l'aiguillon avec 300 fantassins et 100 cavaliers, tandis que les Impériaux battent en retraite sous Totsch. Johann Nedel et Peter Schneider sont restés derrière et ont été rejoints par les chiffons alors qu'ils se préparaient à traverser la rivière feitoria. Le capitaine est allé dans l'eau avec son cheval, a attrapé le malheureux et l'a décapité. On dit que les halètements ont été entendus de loin. Lorsque plus tard les impériaux l'enterrèrent, le corps déjà déposé dans la tombe, l'un des fossoyeurs fut déplacé car la terre allait tomber directement sur la cour ouverte. Il a enlevé le mouchoir, l'a noué autour du cou du mort, et ce n'est qu'ensuite qu'ils l'ont recouvert de terre. Un acte de délicatesse notoire à une époque aussi sanglante.


In der Berghahnerschncis hauchten Friedrich Renner und Johann Nedel ihr Leben unter den Mejern der Farrapen aus."

Dans la Berghahnerschneis, Friedrich Renner et Johann Nedel ont rendu leur dernier soupir sous les "Mejern der Farrapen"."

 

"Außer diesen vier Opfern ermordeten die Farrapen aus unserer Picade auch noch den ledigen Johann Nedel , den sie in der Berghaner Schneis beim Seufelsloch umbrachten ."

En plus de ces quatre victimes, les Farrapen de notre Picade ont également assassiné le célibataire Johann Nedel, qu'ils ont tué dans le Berghaner Schneis près du Seufelsloch.

Même parmi les immigrés allemands, certains avaient été "importés" par le gouvernement impérial pour travailler comme mercenaires dans la lutte contre les rebelles/révolutionnaires.

Aujourd'hui encore, la révolution Farroupilha est célébrée à la RGS, le 20 septembre.

Feitoria Velha.
Le bâtiment, appartenant au gouvernement impérial, a été construit pour loger les esclaves qui y travaillaient à la production de cordes.
Désactivé le 31.03.1824, il a servi la même année d'abri aux premières familles d'immigrants allemands qui sont arrivées dans l'État, jusqu'à ce que leur terre soit délimitée.
En 1941, la Feitoria est achetée et récupérée par la mairie, qui y installe l'école primaire publique Dr. João Daniel Hillebrandt.
Les caractéristiques luso-brésiliennes du bâtiment ont ensuite été modifiées, en ajoutant des éléments d'architecture germanique.
L'école y est restée jusqu'en 1976, date à laquelle elle a été transférée au musée de la Visconde de São Leopoldo, qui a rénové la maison en y ajoutant des salles thématiques et une partie de sa collection.

 

 

PROJETO DE LEI Nº 246/2008 Deputado(a) Zilá Breitenbach
Art. 1º - La Journée de l’immigration suisse dans l’État du Rio Grande do Sul est instituée, à commémorer chaque année le 10 novembre, dans le but de valoriser et de soutenir la tenue de rencontres, d’expositions, d’études, de débats, des événements et autres activités liés à la mémoire et à la culture des Suisses qui se sont intégrés à la population gaùcha depuis 1855.

Le 10 novembre 1855 arrivèrent au Rio Grande do Sul les premiers colons suisses, en provenance des cantons de Fribourg, Berne et Vaud. Ils étaient fermiers et avaient pour but de coloniser 100 (cent) lieues carrées sur le rio Caï, à l’époque des communes actuelles de Carlos Barbosa et de São Vendelino. Ils ont pris le bateau Elizabeth d’Anvers à Rio Grande, où ils ont pris le vapeur Commercio et sont arrivés à Porto Alegre.

 

272 Morgen

L'empereur du Brésil donne à chacun 272 Morgen de terre (près de 70 hectares), Un Morgen est  la surface correspond à ce qu’un homme peu retourner avec une charrue simple en une matinée.
Il est promis aussi la fourniture de bétail et les outils principaux pour l'agriculture et  le soutien nécessaire  jusqu'à l’installation des pionniers ; les outils seront réellement fournis mais pas le bétail.

 

Friedrich Renner

Dans le cas précis de Friedrich Renner, il s'absentait souvent de chez lui la plupart du temps afin de ne pas être localisé. Sa cachette se trouvait dans le Teufelsloch. Sa femme est allée lui apporter un poncho et de la nourriture, mais sans le savoir, elle a été suivie par les hommes du "Menino Diabo" qui, après l'avoir arrêté, l'ont traîné attaché à un cheval jusqu'à l'endroit où ils venaient de tuer Josef Hansen, où il a été remis à un envoyé des prisons du Mecklembourg, nommé Bolmann, qui l’a assassiné en le bourrant plusieurs fois d'un long couteau à viande.

 

Trois-mats carré

 

Un trois-mâts carré  est un navire à voile de trois-mâts dont tous les mâts sont gréés en voiles carrées, c'est-à-dire plusieurs étages de voiles carrées (cinq le plus souvent) sur ses trois mâts. Toutes les voiles sont enverguées et leur vergue est horizontale, retenue par le milieu. Le mât d’artimon à l’arrière conserve en plus une brigantine à corne.

 

Feliz

 

Après le traité de Ponche Verde (1845) qui mettait fin à la Révolution Farroupilha , le Rio Grande do Sul a reçu une nouvelle vague d'immigration, destinée à l'ancienne colonie de São Leopoldo, puis furent créées Feliz en 1846 dans la vallée du Caí, et la colonie de Santa Cruz inaugurée en 1849 dans la vallée du Rio Pardo,