Alexandre Chanteguet en uniforme du 7ème
RIC
Né le 6 avril 1892 à Ruffec(36),
il est de la classe 12.
Le 1er octobre
1913, il est incorporé au 3e RIC, et arrive au corps le 9 octobre 1913.
Du 25 mai
1914 au 13 août 1914, il sert au 7e
Régiment de Marche du Maroc, où il a été affecté, en forces de
maintien de l’ordre.
Le 2 août 1914, la
mobilisation générale est décrétée ; le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France.
Le 14 août 1914, Alexandre Chanteguet , rentre du Maroc,
et est affecté au 7e Régiment
d’Infanterie Colonial.
Il doit très rapidement
rejoindre ce régiment déjà en route pour Jamoigne en Belgique.
Le 14 septembre 1914,
après un mois de combats intenses, le 7e
RIC est à Malmy-Montrémy, et Alexandre
Chanteguet restera dans ce secteur jusqu’à
son évacuation le 8 mars 1915.
Du 1 au 6 février 1915,
le 7e régiment a relevé le
3e aux tranchées de Ville-sur-Tourbe, sauf les 3e et 4e
compagnies maintenues au cantonnement de Maffrécourt. (Information issue
des journaux de marche)
le 7 février 1915,
la 5e compagnie du 2e
bataillon est rattachée au 1er bataillon à
Malmy-Montrémy.
le 12 février 1915,
toutes les compagnies, à l’exception de 3e et 4e placées
à Araja, sont en première ligne à Ville-sur-Tourbe.
Du 22 au 26
février 1915 - Rapport sur le
séjour du 7e
régiment aux tranchées de
Ville-sur-Tourbe
Le 7e
régiment a relevé le 3e aux tranchées dans la nuit du 22
au 23 février, relève terminée sans incidents à 23h30.
La répartition des troupes dans
le secteur de Ville-sur-Tourbe est la suivante :
-
1er
bataillon, plus un peloton de la 5e
compagnie, dans le sous-secteur Ouest (entre la Tourbe amont et la
route de Vouziers).
-
2e
bataillon, moins la 5e cie, dans le sous-secteur Nord (Calvaire)
-
3e
bataillon, moins un peloton dans le sous-secteur Est, qui est limité à droite
par la Tourbe, deux pelotons en réserve dans le réduit. 5 sections de
mitrailleuses dont 2 du 3e régiment, sont réparties sur la ligne.
La période n’a été marquée
par aucun évènement saillant. Notre infanterie a maintenu l’ennemie en alerte
par ses feux méthodiques ; notre artillerie s’est montrée très active, et
a bombardé chaque jour de façon efficace les points importants des tranchées
ennemies. L’avancée ennemie devant la Briqueterie
a particulièrement subi son tir.
Des patrouilles et
reconnaissances sont sorties de nos lignes. Une première reconnaissance
(commandée par le ss-lt Gabuet) est sortie dans la nuit du 24 au 25 février,
de l’ouvrage Pruneau, a atteint les parages de « l’Arbre aux
Vaches » et a constaté que l’ennemi occupe en force l’ancienne
tranchée de la 4e Brigade, jusqu’à une certaine distance de « l’Arbre
aux Vaches » et que des fils de fer protègent ses nouvelles
installations en cet endroit. Elle aperçoit des pionniers ennemis au travail.
Une autre reconnaissance, commandée par le même officier se poste la nuit
suivante vers le même point, avec mission d’attaquer les travailleurs ennemis,
mais elle se heurte à un ennemi en alerte derrière ses réseaux et ses crénaux.
L’infanterie ennemie n’a
répondu, chaque jour, à nos feux que par des feux d’intensité moyenne, sauf
dans la nuit du 24 au 25 où elle s’est montrée nerveuse et a
beaucoup tiraillé.
L’artillerie ennemie a plus
ou moins bombardé nos positions, chaque jour. Mais le 23 et encore le 24
son artillerie lourde a particulièrement pris à partie nos tranchées n°1 et 2
du front Nord ainsi que les boyaux reliant ces tranchées. Elle nous a causé des
pertes sensibles et des dégâts matériels sérieux.
Travaux d’organisation.
Plusieurs fractions du
génie renforcées de travailleurs d’infanterie sont venues chaque nuit réaliser
d’important travaux de défense et d’installation dans la position en
particulier dans l’ouvrage Pruneau. Creusement d’un grand boyau reliant l’ensemble
de l‘ouvrage à Ville-sur-Tourbe ; boyaux partiels reliant entre
elles les tranchées 15 et 15bis ; pose d’un réseau de fils de fer devant
le front Ouest ; création d’un pan-coupé au saillant Nord-Ouest et
comblement des éléments de tranchés fermant l’angle ; établissement d’une
tranchée de 2e ligne parallèle au front Nord de l’ouvrage ;
établissement d’une série d’éléments de parapets formant tranchée de soutien
dans le sous-secteur du centre un peu en avant des lisières du village
Dans chaque tranchée, les
occupants emploient leur activité à réparer la nuit les dégâts causés par les
bombardements subis le jour.
1 officier blessé ; 4 tués dont 2
adjudants ; 14 blessés
Le 7e régiment est relevé le 26
février au soir par 2 bataillons du 21e et un bataillon du 3e régiment sous le
cdt du Colonel Van Vatermeulen. Trois sections de mitrailleurs du 7e restent dans le secteur. Au
cours de la relève 4 hommes ont été blessés par éclats d’obus sur la route de Ville-sur-Tourbe
à Montrémy.
Du 26 février au
2 mars 1915, le 7e régiment est
au repos à Maffrécourt, réparti ainsi :
Le 3e bataillon,
-
3e
et 4e compagnies à Maffrécourt
-
1e et
2e compagnies à Araja
Le 1er bataillon est en réserve de
secteur et occupe la position de Malmy-Montrémy
Pendant
le mois de mars, l’ennemi commence des sapes et laisse supposer qu’il est décidé
à entreprendre la guerre de mines. Aussi se montre-t-il très actif, surtout
devant l’ouvrage Pruneau. Il cherche
à pousser ses travaux le plus près possible de nos lignes et essaie d’encercler
le saillant, et peut-être de le faire sauter. Il est évident que le secteur de Ville-sur-Tourbe intéresse notre
ennemi.
Rapport sur le séjour du 7e régiment aux tranchées de Ville-sur-Tourbe, du 2 au 6 mars inclus
1 – les faits saillants de
cette période sont :
a – le bombardement
particulièrement violent par le saillant Nord-Ouest de notre position ;
b – la découverte
d’une sape ennemie s’avançant vers la face Nord de l’ouvrage Pruneau et
nos efforts pour arrêter le progrès de cette sape.
2 - le 7e régiment relève le 21e le 2 mars au soir.
Historique
des faits : l’arrivée des
troupes fut un peu gênée par quelques obus ennemis, tombés sur la route
nationale entre Montrémy et Ville-sur-Tourbe, nous blessant un
officier et deux hommes.
La répartition des unités
sur la position est identique à celle de la dernière période à cette différence
qu’une section fournie par la 2e Division occupe maintenant les deux
éléments de la tranchée 15bis les plus voisins de la Tourbe assurant
ainsi une liaison plus intime entre les secteurs de Ville-sur-Toube et Virginy.
3 – Comme dans la dernière
période et pour entraver le progrès des allemands de ce côté nous n’avons pas
cessé de diriger chaque nuit patrouilles et reconnaissances le long des
terrassements compliqués que forment vers l’Ouest les anciens retranchements de
la 4e brigade. Certaines de ces reconnaissances avaient d’ailleurs
pour mission, avant d’aller inquiéter les travailleurs ennemis, de protéger nos
propres travailleurs occupés en avant de notre saillant à un travail de
première urgence : l’aplanissement du sol par un comblement des anciens
boyaux et parapets à peine endommagés par les essais de destructions qu’ils ont
subis et qui créent encore à l’ennemie une voie d’accès des plus faciles. Une
de ces reconnaissances, très habilement conduite le 3 mars au soir par
l’adjudant Puyancale a ramené un prisonnier, du matériel et armes ennemies et
rapporté des renseignements précis.
De ces renseignements et
d’autres indications déjà anciennes il résulte que l’ennemi, descendant de sa
position de 191 occupe l’ancienne tranchée de la 4e brigade face à
la Tourbe depuis « l’Arbre aux Vaches » jusqu‘à un point situé à 200 ou 300 mètres de
notre saillant Nord-Ouest ; point d’où une traverse se détache au Nord
pour rejoindre l’ancien pont allemand, parallèle au nôtre. Des réseaux de fil
de fer protègent les retranchements ennemis anciens et récents.
Le 3 mars 1915, dans
la 2e partie de l’après-midi, l’artillerie lourde ennemie bombarde
très vivement notre saillant Nord-Ouest, bouleversant complètement le pan coupé
qui forme le saillant, écrasant les meilleurs abris, nous causant quelques
pertes. Le bombardement recommence le 4 mars après-midi, aussi intense
mais sans nous poser de pertes grâce à la précaution prise par nous d’évacuer,
au premier obus, l’élément de tranchée qui est systématiquement visé par
l’ennemi. Dans la nuit du 3 au 4 mars, l’infanterie ennemie qui parait
très nerveuse, tire avec une intensité exceptionnelle, blessant quelques uns de
nos travailleurs.
Le 5 au matin la
garnison de la tranchée Nord de l’ouvrage Pruneau découvrit qu’une tête
de sape ennemie, repérée en face d’un point de notre tranchée située à 80m
environ à l’est de notre saillant, avait fait dans la nuit des progrès sensibles
et s’avançant jusqu’à une distance de nos parapets appréciée par un officier du
génie à 60 m environ des terrassements neufs aperçus à gauche des buissons de
la Briqueterie font craindre qu’en ce point aussi l’ennemie n’ait
commencé une tête de sape.
Les mesures suivantes sont
prises pour s’opposer au progrès de l’ennemie en ces points. Deux rameaux de
combat sont entrepris aussitôt par notre génie en face des sapes ennemies. Ces
sapes sont indiquées comme but à notre artillerie qui n’a cessé de les battre
dans les journées du 4 au 6 mars, leur causant des dommages très
apparents. Dans la nuit du 5 mars, un canon de 37 TR
est installé en face de la sape principale et la bombarde au jour levant d’une
vingtaine d’obus. Des patrouilles sont envoyée contre la tête de sape, mais en
raison des fusées éclairantes et de la fusillade ennemie, ne peuvent
l’atteindre, réussissent cependant à y jeter quelques grenades. Nous ne cessons
d’arroser les sapes de nos bombes Cellerier. Les
travaux ennemis n’avaient pas fait de nouveaux progrès le 6 au soir au
moment de la relève.
Le génie travaillant toutes
les nuits dans l’ouvrage Pruneau
avec l’aide de nos auxiliaires a créé : une tranchée de soutien en arrière
du front Nord ; un grand boyau reliant l’ouvrage Pruneau à l’arrière ; divers boyaux secondaires, des
réseaux de fil de fer. L’infanterie a réparé les dégâts.
Historique des faits :
Du bombardement ennemi,
aplanir son champ de tir, posé des chevaux de frises, etc…
Tués : 1 sergent-major, 1 sergent, 4 hommes,
blessés : 1 sergent, 2 caporaux, 8 hommes
Du 6 au 10 mars 1915,
le 7e Régiment au repos
est ainsi réparti :
-
la 5e Cie du 1er Bataillon à
Maffrécourt;
-
les 6, 7, 8 et 10e
Cie à Araja ;
-
les 9, 11, 12e
Cie en réserve de secteur et occupent la position Valmy-Montrémoy
Le 8 mars 1915 pendant le repos à Maffrécourt,
le mitrailleur Alexandre Chanteguet, soldat
du 7e RIC, matricule 9583,
est évacué
temporaire en raison de :
Anémie
- paludisme et fièvre oscillant entre le 5 et le 8 mars de
39°5 à 36°5 en passant par 40°6
On ignore son parcours entre le 8 mars et le 26
avril, dans la mesure où seule les périodes de combat peuvent être
reconstituées.
Le 26 avril 1915, il arrive au dépôt du 7ème colonial.
Du 23 mai au 13 juin 1915, il reste
en subsistance au Centre d'Instruction de Poitiers où il
suit un stage de télémétreur
à la section de mitrailleurs de Poitiers
Je crois que nous pouvons dire qu’il a eu malgré tout
beaucoup de chances car en mai 1915, les allemands déclenchent une
attaque terrible sur Ville-sur-Tourbe.
Depuis plus de huit mois, ils ne cessaient de bombarder ce village.
Le 15 mai
1915, le 1er bataillon
du 7e RIC tient les
premières lignes devant Ville-sur-Tourbe. La 4ème compagnie de Marius
Marcel occupe l’ouvrage Pruneau.
La journée avait été calme, quand soudain, vers 18 h, trois fourneaux de mines allemandes sautent, bouleversant le secteur
et ensevelissant des hommes dans nos tranchées. Au même instant, la vague
allemande écrase les survivants sous une pluie de grenades. Les marsouins
valides sautèrent sur les armes.
Déjà, une colonne allemande, forte de deux bataillons, écrase les lignes du 7e régiment colonial et occupe bientôt notre
saillant défendu par l’ouvrage Pruneau.
Le régiment, décimé, perd presque tous ses officiers. Heureusement le 3e
régiment colonial lui dépêcha un bataillon en renfort. Bientôt, une vigoureuse
contre-attaque déloge l'ennemi d'une partie des positions par lui conquises,
mais nous avons de lourdes pertes. Un rapport de treize pages du journal des
Marches et opérations (allez
page 60) du 7ème RIC narre ainsi
ce combat de nuit apocalyptique.
Le 29 mai 1915 :
des soldats du 7e RIC ont été
fusillés à Maffrécourt (Marne) pour
désertion devant l’ennemi ; ils ont été réhabilités en juin 1927.
Depuis août
1914, le 7e
RIC a créé son régiment colonial de réserve, nommé le 37e
RIC
Le 15 juin 1915,
il passe à la 29e compagnie du 7e
RIC.
Le 4 septembre
1915 Alexandre
Chanteguet est affecté à la 23e compagnie du 6e bataillon de ce 37e RIC.
2nde Bataille
de Champagne
Du 25 septembre 1915
au 9 octobre 1915, la seconde
bataille de Champagne opposera, les troupes françaises et les troupes
allemandes, en Champagne.
Le principe est de lancer
une offensive massive dans un secteur limité à vingt-cinq kilomètres entre Aubérive sur la vallée de la Suippe et Ville-sur-Tourbe pour obtenir la rupture et assurer une
exploitation profonde sur les arrières de l'armée allemande et forcer le repli
de toute la partie ouest de son dispositif.
D'avance, le général
Joffre considérait cette offensive comme l'opération principale de la
campagne de 1915, et il la prépara durant trois mois avec le soin le plus
minutieux. Son objectif essentiel était de rompre le front adverse et d'en
repousser les débris assez loin pour nous assurer une zone de manœuvre ;
il déclara, dans ses instructions aux commandants d'Armée :
« Il faut profiter des circonstances présentes, qui ont amené les
Allemands à dégarnir leur front occidental, pour rompre leurs lignes de
défenses organisées et les forcer à accepter la bataille en rase campagne. La
soudaineté et la puissance de notre attaque doivent les désemparer ».
Du 20 au 28 septembre 1915, le
régiment se rapproche progressivement de la région de Tahure pour participer à l'offensive de Champagne.
Le 22 septembre 1915 commence une préparation d'artillerie qui dure trois
jours. 1100 pièces d'artillerie de 75 et 900 pièces lourdes de tout calibre
sont déployées. A partir du 22 septembre, l'artillerie de campagne,
principalement les canons de 75, et l'artillerie de
tranchée, employée pour la première fois sur une grande échelle, traitent les
tranchées de première ligne et détruisent les réseaux de barbelés qui empêchent
la progression des fantassins.
À partir du 24 septembre, l'artillerie lourde à longue portée traite les
lignes de ravitaillement et les noeuds de communication allemands dans la
profondeur, notamment les axes logistiques principaux et les gares de Bazancourt et de Challerange.
Les troupes sont concentrées avant l'assaut sur de grandes places d'armes à une
distance respectable des premières lignes pour éviter que les Allemands ne les
repèrent. Une de ces places d'armes prend le nom de Place de l'Opéra.
Le 24 septembre
1915, on se prépare avec entrain à la grande attaque. L’immense champ de
bataille s'étend sur une largeur de 25 kilomètres, d'Aubérive à Ville sur
Tourbe, dans un paysage crayeux, creusé, çà et là, de dépressions de
terrain, et bordé, au nord-est, par l'Argonne.
Des noms obscurs désignent les différents points de cette étendue grise qui,
sous son apparence immobile et silencieuse, recèle partout la mort : la
ferme de Navarin, l'Épine de Vedegrange, le Trou Bricot, la butte de Tahure, la
Main de Massiges.
L'héroïsme de nos soldats leur donnera, dans le monde entier, une renommée
éternelle.
Le 25 septembre 1915, à 9h15, sous la pluie, la deuxième
bataille de Champagne débute et les effets de l'artillerie de campagne et de
l'artillerie de tranchée sur la première ligne allemande sont évidents.
Toutefois, la progression est assez inégale en raison des fortes organisations
défensives allemandes.
Le front allemand au 25 septembre 1915, est une alternance de gros
centres fortifiés reliés par des courtines. D’ouest en est, on trouve sur les
crêtes crayeuses, l’épine de Vedegrange, la cuvette de Souain, le bois du Trou Bricot,
la butte du Mesnil et la Main de Massiges. Ces positions sont
renforcées trois kilomètres en arrière par des réseaux cachés à ras de terre (buttes
de Souain, de l’arbre 193, de Tahure).
Le 27 septembre 1915,
on annonce pour le lendemain l'arrivée à Perthes
de la 16ème
division coloniale, qui comprend entre
autres le 37e RIC ;
on apprend aussi l’arrivée de la 3e D.I. à Somme-Tourbe et de la 15e à Sainte-Menehould. Mais on se répète que les rapports de nos observateurs
aériens - quelques avions ont pu sortir, vers midi - disent la minceur des
défenses allemandes
Le 28 septembre 1915
au soir, la 16e division coloniale
remplace à la cote 193 et au Mont Muret les 27e et 28e
D.I. à bout de forces ; le 37e
RIC passe la nuit à « Trou Bricot »
Le
29, à 1 heure du malin, il quitte le « Trou Bricot
» et va occuper une position à 3 kilomètres à l'ouest de Tahure, face
aux pentes est de la cote 193, il y
arrive à 4 heures.
Le régiment est en deuxième ligne derrière le 36e
colonial, il a pour mission de prendre de flanc les positions allemandes de la cote
193 ; formation : les deux bataillons en masse, accolés, en quatre vagues. Heures H fixée à 16h15.
Malgré la préparation d'artillerie, de nombreuses mitrailleuses ennemies n'ont
pu être réduites au silence, et avant l'attaque, les mitrailleurs allemands,
pour bien marquer leur présence, arrosent de temps en temps de balles les
parapets de la tranchée de départ ; à plusieurs reprises il fut demandé à
l'artillerie de les neutraliser, mais le tir effectué ne donna pas beaucoup de
résultats.
Cependant, à l'heure indiquée, la première vague formée par la 24e
compagnie s'élance héroïquement à l'attaque ; le tir des mitrailleuses prenant
nos soldats de flanc redouble de violence.
Quelques hommes à peine peuvent dépasser la gerbe de mort et continuer à
progresser, tandis que les mitrailleuses allemandes fixent leur tir sur les
lignes les plus denses dont les hommes sont immobilisés ; une partie des
mitrailleuses ramène alors son tir sur la tranchée de départ et rend totalement
impossible la continuation du mouvement. A ce moment l'artillerie allemande
entre en jeu et 105 fusants et explosifs arrosent copieusement le régiment
pendant plusieurs heures.
Les ordres de départ ayant
souvent été donnés avant que le passage fût libre, la circulation dans les
tranchées est loin d’être fluide. La première et la deuxième ligne regorgent
bientôt de soldats dont les rangs pressés et immobiles arrêtent la marche de
ceux qui suivent.
Tués : 35 hommes - Blessés : 6 officiers, 225 hommes –
Disparus : 25 hommes
Le 30 septembre,
nous occupons le camp de l’Aiguille (Elberfeld Nord) –
bombardements intenses de l’ennemi avec obus de tous calibres et projectiles
asphyxiants et lacrymogènes.
1 homme tué et 7 blessés
Au camp d'Elberfeld, le régiment occupe une position qui a été organisée
par nos adversaires pour les protéger contre nos tirs venant du Sud et de
l'Ouest et qui, par conséquent, sert maintenant de cibles parfaites au tir
ennemi venant de l'Est et du Nord.
Le 1er
octobre 1915, continuation du bombardement ennemi : 3 hommes
tués, 12 blessés, 1 disparu
Le 2 octobre 1915,
un drachen allemand s'élève en face de nous et un véritable
tir de destruction réglé est ouvert sur le régiment, ce tir systématique dure
trois jours; la satisfaction de nos hommes est grande quand on leur apprend
qu'ils vont attaquer.
Le régiment placé derrière
le 35e colonial doit former les quatrième, cinquième et sixième
vagues et exploiter à outrance le succès obtenu par le régiment de première
ligne. A 1 heure du matin, les hommes sont portés à la tranchée de
départ et au point du jour l’opération est déclanchée. (Les colonels des 35e
et 37e coloniaux avaient
attiré l'attention du général commandant la division sur l'insuffisance de la
préparation d'artillerie, mais notre attaque faisant partie d’une opération
d'ensemble ne put être différée.)
La première vague du 35e
progresse par boyaux, l'avance continue tant que les soldats ont des grenades ;
mais quand ils ont épuisé leur approvisionnement et les grenades que leur avait
passées le 6e bataillon du 37e
ils sont arrêtés puis refoulés ; la situation devient très critique. Le colonel
Ibos demande alors au capitaine Forgeron
(commandant le 6e bataillon,
mis à sa disposition), de bloquer la contre-attaque allemande. Celui-ci fait
déployer la 21e compagnie (capitaine Mousset) et un peloton de la 23e
(capitaine Moutet) et ce
groupe s'élance à la baïonnette, dégageant complètement le front d'attaque. Les
hommes doivent s'arrêter aux fils de fer non détruits et la position est
maintenue, mais sans aucun progrès.
Tués :
26 hommes – Blessés : 3 officiers, 47 hommes
Le
3 octobre 1915, continuation du bombardement ennemi : 6 hommes
tués, 25 blessés
Au
matin du 4 octobre, nos bombardements, qui jusqu'alors se limitaient à
un coin du secteur, à des tirs lents et lointains de contrebatterie ou de
harcèlement, à des barrages devant un point d'où montaient des fusées d'alerte,
s'étendent à tout le front - des arrières de la Main de Massiges à la cote
193 et au-delà, devant la 4e
armée. Un gros envoi de munitions, le 2 octobre, a permis la
reprise de l'offensive.
Le
4 octobre 1915, bombardements
toujours, 14 hommes tués, 28 blessés
Au cours de la nuit du 4 au 5, des patrouilles sortent devant la Défaite
et la Butte du Mesnil, devant la Vistule, et vont à
l'aveuglette juger du ravage des réseaux ennemis ; ça et là quelques obus
heureux ont ouvert une brèche étroite, mais nulle part ils ne sont vraiment
détruits ; nous n'avons que de rares vues sur ces contre-pentes choisies
de longue date, et, malgré le retour du beau temps, les brumes et les nuages
bas de l'automne gênent l'observation aérienne. Tout autant que les
patrouilleurs découragés, qui estiment à peu près infranchissables ces
défenses, les états-majors doutent du plein succès de la nouvelle
attaque.
Moins que jamais nous ne pouvons espérer surprendre l'ennemi, et notre
supériorité numérique du début de la bataille s'est chaque jour amenuisée pour
aboutir à une sensible égalité d'effectifs.
Le 5 octobre, 172 bataillons allemands - au lieu des 70 le 25
septembre - sont massés devant la 2e armée.
Indépendamment des 8 divisions ayant participé à la première phase de
l'offensive et non retirées du front, de la 31e D.I. et de la 16e
D.I.C. engagées depuis
les 27 et 28 septembre devant le Mont
Muret et la cote 193, nous leur
opposons deux divisions nouvelles.
Le
5 octobre 1915, 7 hommes tués, 22 blessés
Mais
le combat de Champagne s’arrête là pour Alexandre
Chanteguet, de la 23e compagnie
du 6e bataillon, car le 5
octobre 1915, il est évacué du front, sur « blessures aux opérations de la guerre » :
Eclats d'obus, plaies superficielles
fesse droite et épaule droite - Pas de complications - pansements simples
Le 6 octobre 1915, il est évacué
vers l'hôpital temporaire de Vichy n°86 ; entre à l'hôpital le 7 octobre 1915
Dans la nuit, les unités d'attaque reçurent l'ordre de
réintégrer le camp d’Elberfeld où le régiment se reconstitua. Le calme
se rétablit.
Le lieutenant-colonel Ducarre fut évacué pour
intoxication et remplacé par le chef de bataillon Durand.
Le 9 octobre 1915, le régiment releva en
première ligne le 35e colonial et fut à son tour relevé le 11
par un détachement de cavalerie à pied.
Les pertes subies durant cette période furent cruelles
:
90 tués, dont le capitaine Mousset et le sous-lieutenant Carrey
197 blessés, dont les sous-lieutenants Cazottes,
Puig, Lary et Gauthier.
Fixant les troupes allemandes, nous avions permis à
nos voisins de remporter de gros succès, pleins de promesses pour l'avenir et
gages de nouvelles victoires.
La ténacité du régiment fut récompensée par diverses médailles…
Le
14 décembre 1915,
Alexandre Chanteguet
revient au dépôt du 7e
RIC à Bordeaux.
Le
30 décembre 1915,
Alexandre Chanteguet
est affecté à la 27e compagnie de ce 7e RIC.
Dans
les Balkans,
Le 15 septembre 1915, les Bulgares
sont sur le point de signer un accord avec les Turcs, pour attaquer les Serbes,
alliés des occidentaux. Le gouvernement français décide aussitôt d’expédier à Salonique l’une des deux divisions des Dardanelles, déjà très affaiblies
surtout par les maladies. Ces soldats ont connu la difficulté de creuser des
tranchées, celle d’un improbable ravitaillement en eau et ont éprouvé la
capacité guerrière des soldats ottomans, motivés par la guerre sainte. Les
parcours d’évacuation des blessés sont encore plus tragiques que sur le front
de la Marne, à bien des égards.
Le 9
janvier 1916, le Corps
Expéditionnaire d'Orient est entièrement évacué des Dardanelles.
Du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916,
les pertes françaises sont les suivantes :
183 officiers tués, 3 555 hommes tués,
42 officiers disparus, 6 094 hommes disparus, 348 officiers blessés, 16 827
hommes de troupe blessés
le total de notre déficit étant, selon les chiffres du Ministère de la
Défense de 27 049 hors de
combat, dont 573 officiers.
Le 5 janvier 1916, les Alliés débarquent
des survivants des Dardanelles dans
la région de Salonique. Les Français
sont moins de 20 000. Les renforts arrivent et sont créés des bases à Corfou, Argostoli, Milo et Mytilène.
La côte
bulgare fait l'objet d'un blocus sévère.
L'effectif français porté à 90 000 hommes permet d'occuper un front de 65 kms
et de tendre la main aux Serbes bien
affaiblis. L'armée serbe est transportée à Corfou
pour se refaire. Les alliés seront bientôt 300 000 mais le front d'Orient est un peu oublié car les
regards sont surtout dirigés vers Verdun.
Pour suivre le parcours d’Alexandre en 1916, il convient
de faire un petit retour en arrière.
Au printemps de 1915, le ministre de la
Guerre décide la création d'un certain nombre de régiments mixtes comprenant un bataillon européen, deux bataillons
sénégalais.
Le 7e Régiment Mixte
d’Infanterie Colonial est formé par les soins du dépôt du 7e RIC qui fournit le
personnel officiers et hommes du bataillon blanc (commandant MARTIN du
THEIL).complété par des bataillons indigènes.
Le 5 août 1915,
ce 7e RMIC devient le 57e Régiment d'Infanterie
Coloniale
A la fin de
l'année 1915, il y a deux brigades coloniales à l'armée d'Orient :
- la 1re brigade mixte composée des 54e (ex
4e RMIC) et 56e RIC (ex 6e RMIC), dans
lesquels ont été regroupés tous les bataillons d'infanterie coloniale
(bataillons blancs) dont celui du 57e
RIC qui provenait du dépôt du 7e RIC, au sein du 54e RIC, et les européens du 58e RIC partis au 56e RIC
- la 2e brigade mixte composée des 57e (ex
7e RMIC) et 58e RIC (ex 8e RMIC), dans
lesquels ont été regroupés tous les bataillons de tirailleurs sénégalais des 54e et 56e RIC .
Ainsi les combattants européens du 57e RIC se retrouvent au
sein du 54e RIC en Orient.
Le 24 janvier 1916, d’après son livret
militaire, Alexandre Chanteguet est « dirigé sur
l'armée d'Orient » vers Salonique en passant par Bizerte.
C’est là que se sont repliés les rescapés de la défaite des Dardanelles.
Alexandre Chanteguet devait, initialement, aller aux Dardanelles
mais le repli définitif des alliés autour du 9 janvier 1916, le destina
au camp de Salonique.
Etant Européen,
il ne pourra être affecté qu’au 54e ou au 56e
RIC, et comme il venait du dépôt du 7e RIC, il se retrouva au sein du 54e.
Jusqu’à fin
mai 1916, le gros du corps expéditionnaire français campera à Salonique.
« Au moins, on était en ville, on pouvait
cantiner de quoi améliorer l'ordinaire. Les soldats avaient aménagé des
potagers, pour pallier les carences du régime alimentaire militaire. A Paris,
Clémenceau, raillait les «jardiniers
de Salonique», mais les travaux routiers et autres infrastructures
auraient pu les faire qualifier de « terrassiers de Salonique »
On ne s'y battra pas contre les Autrichiens, ni les Allemands,
mais contre les Bulgares. Dans ce
salmigondis d'alliances improbables, bien malin qui y retrouverait ses petits.
Il fallait des hommes frais pour remplacer les régiments décimés, non pas par
les combats, mais par la dysenterie, le scorbut, le paludisme et les maladies
vénériennes. Sur un total de 400.000
soldats français enrôlés en Orient, il y aura 10.000 morts au combat,
10.000 morts du paludisme, 10.000 morts de dysenterie, de typhus, de scorbut ou
de grippe espagnole et 150.000 impaludés qui ne seront jamais reconnus blessés
de guerre.
On alla donc
les chercher du côté des rescapés de Verdun,
parfois volontaires mais pas toujours.
Le 12 février
1916, le 54e
RIC bivouaque à Lutra
(20km à l’Est de Salonique)
Le 18 juin 1916,
il est question d’embarquer pour Athènes,
mais c’est annulé.
Le 25 juin 1916,
c’est le départ vers Sarigol, à 115
km à l’Ouest.
A la suite de marches fatigantes et précipitées, dans
des zones où l'eau est douteuse, beaucoup de cas de fièvre et d'embarras
gastriques sont signalés.
Le 14 aout 1916,
le 54e RIC participe à l’attaque de la Tortue, près du lac Doiran,
à 75 km au Nord de Salonique.
Nos lignes n’ont progressé que de 3 km, mais nous
avons eu de lourdes pertes :
Tués :
79 hommes et 5 officiers
Blessés :
330 hommes et 8 officiers
Disparus :
75 hommes
Le régiment doit se renforcer de nombreux Sénégalais.
Le 23 septembre
1916, le 54e RIC se
dirige vers le lac d'Ostrovo, par Yenitze-Vardar(Axios), Verdekop(Skidra), Vladovo(Agras) et Ostrovo
Puis retour par Negovani,
Sakulevo, et le 12 octobre 1916, ils
sont à Kenali.
le 24 novembre
1916, le 54e RIC quitte Kenali pour rejoindre Orahovo, après avoir traversé la Cerna ; ils prennent la cote 1050 et la garderont après de durs
combats jusqu’au 3 décembre où ils
sont relevés par le 4e Russes. Le régiment peut se reposer à Ribarci et Negotin.
Jusqu’au 6
janvier 1917, le 54e RIC tiendra les tranchées et
les pertes seront si nombreuses que mi-janvier
il reste à peine le nombre nécessaire d’officiers et de spécialistes pour tenir
les tranchées. Des renforts doivent combler les vides.
Le 6 novembre 1916, le 37e RIC a été désigné
pour faire partie de l'Armée d'Orient.
Parti le 24 décembre 1916
de Marseille, il arrive le 26, et se rassemble au camp de Zeitenlick (aujourd’hui cimetière de Salonique).
Il doit immédiatement se transformer sur le type des régiments de l'Armée Française d’Orient (type alpin).
Par étapes, il se porte à Petersko
où il séjourne du 8 janvier au 3 mars
1917 ; c'est pour lui une période d'instruction et d'entraînement. Il se
dirige ensuite dans la région de Sakulevo, et c’est l’époque où Alexandre Chanteguet retrouve ce 37e
RIC, au sein de la 32e Brigade de la 16e
Division Coloniale.
Le 20 mars 1917, dans l'après-midi, une
escadrille de bombardement survole le bivouac de Jabjani et lance 76
bombes. Le 6e bataillon a,
du fait de ce bombardement, 1 tué et 14 blessés ; son mouvement vers Monastir(Bitola
aujourd’hui), retardé par cet incident qui avait jeté du désordre
parmi les animaux, reprit vers 17h et s'exécuta sans autre incident jusqu'à
l'arrivée à Monastir ; on s'installa au bivouac où l'on passa la nuit ;
le lendemain, le régiment cantonna chez l'habitant.
Les Macédoniens, dans les villages au long de la route
de Monastir, las d’être importunés par les soldats français répliquaient par
cette phrase plus ou moins bilingue «Néma gonzesse, Néma pinard, Néma rien
du tout ! ».
A midi, reconnaissance du secteur qui est occupé la
nuit suivante.
Le régiment relève le 371e d'infanterie
qui, dans les jours qui ont précédé, a conquis plusieurs lignes de tranchées et
a porté notre front jusqu'à la cote 1248. Cette position qu'il avait
conquise de vive force lui a été reprise par un violent retour offensif des Bulgares ; il réussit à leur rendre la
position intenable et, au moment où nous arrivons, la cote 1248 est « no man's land ». Le régiment a comme objectif sa
conquête ; le résultat sera atteint quand il quittera ce point quelques jours
après.
Dès la nuit qui suit l'occupation, des reconnaissances
sont lancées en avant, elles permettent de se rendre compte que l'ennemi s'est
reporté assez loin au nord de la
cote 1248 ; aussitôt une série de tranchées sont creusées, d'abord
en deçà de la cote 1248
pour renforcer notre position, puis les deux points situés à peu près à l'est
et à l’ouest du sommet ; deux tranchées sont ébauchées et se réuniront au nord
de la cote 1248 qui sera
ainsi en notre possession. Trois boyaux de communication relient cette tranchée
à notre front précédent. La position est rendue inexpugnable, et cela
presque sans pertes. De hardies reconnaissances ont permis à nos hommes de
travailler sans être inquiétés ; elles ont valu à ceux qui les ont faites un
certain nombre de citations :
9 au corps d'armée, 36 à la division, 85 à la brigade,
91 au régiment.
Pendant le séjour à la cote 1248, nous avons subi quelques pertes : 14 tués,
54 blessés, dont 5 officiers.
Le T. R. du
régiment subit le 31 mars 1917
dans le ravin des Italiens de
grosses pertes : 5 tués, 14 blessés, 72 animaux tués, 34 animaux
blessés évacués.
Le 2 avril 1917 ; bombardement intermittent
de la cote 1248 ; 1 tué, 21
blessés, dont 2 officiers.
Le 4 avril, le régiment quitte la cote 1248 où il est relevé
par le 42e d'infanterie. Il se rend par étapes dans la boucle de la Cerna où il
prendra, dans la nuit du 11 au 12
avril, la place d'un régiment
italien (le 64e). Le régiment
prend position, les 5e et 7e bataillons en ligne, 6e
en réserve. Cette situation qui doit durer peu de temps, le secteur étant trop
grand pour les troupes dont on dispose, doit cesser aussitôt que le front aura
été étudié par le colonel, en vue d'une attaque à laquelle la 16e D.I.C. participera sur le front
occupé.
Dans la nuit du
14 au 15 avril 1917, l’ennemi tente
de reprendre le Piton Rocheux ; 4 blessés, 1 disparu.
Dans la nuit du 17 au 18 avril, les
éléments des 4e et 8e régiments viennent occuper la partie
du secteur qui leur a été attribuée. Le 5e bataillon est alors
reporté en arrière et le 6e va occuper le Piton des Italiens, nouvelle position affectée au 37e RIC.
Les 20 et 21
avril 1917 ; bombardement
intermittent du Piton des Italiens ; 1 blessé
Le 23 avril
1917 ; Froid et neige compliquent l’organisation
Le
régiment est averti
qu'il prendra part
à une attaque
générale que l'on
projette depuis quelque temps.
Les
travaux d'organisation du
terrain sont poussés
activement, le 38e colonial qui
est en réserve envoie des travailleurs ; notre
activité n'a pas échappé aux Allemands qui envoient chaque jour des avions se
rendre compte de l'état d'avancement de nos travaux. Il leur était facile de
prévoir notre attaque, les Italiens qui nous avaient précédés n'ayant
absolument rien fait durant leur séjour en ce secteur.
Dans la nuit du 27
au 28 avril 1917, le 5e bataillon relève le 6e au Piton des Italiens ; le 6e va bivouaquer à Cegel.
Le 29 avril
1917, activité plus vive de l’artillerie ennemi ; 1 tué, 2 blessés, dont 1 officier
La première
semaine de mai 1917 est
marquée par des bombardements sérieux sur nos
travaux, par des gros calibres. 1
tué, 5 blessés
Les 3, 4, 5 mai
1917, des bombardements intermittents de l’ennemi nous permettent quelques
reconnaissances. 5 blessés
Les 5, 6, 7 et 8 mai 1917,
nombreuses reconnaissances pour prendre contact avec le terrain d'attaque.
Le 6 mai, au
matin, début de la préparation d'artillerie, réaction allemande, 5 tués,
7 blessés.
Le 7 mai, 12 tués et 24 blessés par la C. P. O. allemande.
Dans la nuit du 7 au 8 mai 1917, le
7e bataillon vient s’installer dans les ravins Sud à proximité du Piton des Italiens.
Le 8 mai,
les reconnaissances sont poussées activement et la moitié des troupes a
parcouru le terrain d'attaque. 1 tué,
5 blessés
Le 9 mai 1917 — La 16e
Division d'Infanterie Coloniale française, qui jouxtait la 35e
Division italienne, reçut l'ordre d'attaquer. Ses 12 bataillons se portèrent
vers la Brigade d'Infanterie Bulgare (3/7) et la 201e Brigade
d'Infanterie Allemande (6 bataillons bulgares et allemands au total)
Les forces étaient disposées ainsi :
À gauche le 8e RIC a attaqué la colline "Dalag
Greben" (en français, le Piton
Rocheux) et a infiltré les tranchées défendues par deux bataillons de la
201e Brigade d'Infanterie Allemande. Après un engagement corps à
corps coûteux, les français ont été repoussés ; ce qui a laissé exposé le flanc
Italiens à gauche ; ainsi les Italiens ont été écrasés par une très lourde
artillerie, mitrailleuses et grenades à main venant de l’arrière, et
mitrailleuses venant de leur flanc droit. Ceci les a obligés à reculer jusqu'à
leurs propres tranchées de départ.
Pertes totales de la brigade italienne Ivrea (de 161e et 162e
régiments italiens) : 40 officiers
et autour de 1000 soldats.
Au centre, le 4e RIC se déplaça vers la colline
nommée par les Bulgares "Shtabna Visochina" (en français, le Piton Jaune) et a réussi à s'avancer longtemps
sans être découvert par les observateurs bulgares presque tous tués ou blessés.
Le peu qui avait réchappé au bombardement français put tardivement envoyer des
fusées rouges signalant que les
attaquants français avaient atteint les lignes de fil de fer barbelé. Presque
immédiatement l'infanterie bulgare est sortie de ses abris dans les tranchées
et a ouvert un feu de mitrailleuse intense sur les français. Ceci a pris au
dépourvu la première vague d'attaquants et l'a forcée à reculer, et a inciter les
deux vagues suivantes d'infanterie française à hésiter et finalement se
retirer. Tandis qu'ils reculaient les français ont subi de lourdes pertes.
A droite, le 37e
RIC
fut plus chanceux et a réussi à entrer et occuper les tranchées sur la colline
"Vaskova Visochina" (les Tranchées
Rouges) où il a mis en position plusieurs mitrailleuses. Ce fut possible
car l'infanterie bulgare la plus proche était toujours dans ses abris. Une
alerte générale a été sonnée quand un observateur bulgare a découvert les
français avancés. Les troupes du bataillon bulgare, responsable de la défense
de la colline, sont immédiatement sorties de leurs abris et ont contre-attaqué
sous un feu nourri de balles de mitrailleuses. Avec l'aide de l'artillerie
bulgare qui tirait sur les flancs exposés des Français, l’Infanterie Bulgare a
réussi à atteindre et entrer dans nos tranchées où un combat corps à corps âpre
s'en est suivi.
Beaucoup d'officiers bulgares ont été tués, y compris
le commandant de bataillon, le capitaine Vaskov.
A gauche les Bulgares
ont réussi à entrer dans les tranchées occupées par les français et neutraliser
ou capturer certaines de leurs mitrailleuses. L'avantage en nombre de
l'infanterie bulgare et des mitrailleuses allemandes impliquées dans la
contre-attaque a forcé les soldats du 37e
RIC à abandonner la colline et à se retirer.
L'objectif du régiment était d'enlever les tranchées
bulgares et de pousser jusqu'à Mojno-Moïrovo, à quelques
kilomètres au Nord.
La préparation
d'artillerie ne semblait pas avoir toute l'intensité désirable ; nos avions, particulièrement
rares, renseignaient mal, et nous ne connûmes, avant l'attaque, que les
résultats visibles de nos P.C. Par contre, les aviateurs allemands survolaient
fréquemment nos lignes et aucune de nos intentions ne leur avait échappé.
Malgré tout, chacun, du colonel jusqu'au dernier marsouin, s'était donné de
tout cœur à la préparation de cette affaire. Quelques instants avant l'attaque,
le colonel lança l'ordre suivant :
« Avant l'attaque, qui est imminente, le chef de corps
tient à remercier les officiers et hommes de troupe du 37e
RIC de l'entrain et de l'endurance dont ils ont fait preuve depuis
qu'ils sont engagés sur le front d'Orient.
Déjà devant Monastir, sur l'importante position de 1248
qu'il était chargé de conserver, le régiment a pu, grâce aux efforts soutenus
et intelligents de tous, et malgré le bombardement intense, réaliser en
quelques jours une solide organisation défensive, en même temps que par son
attitude agressive, il prenait sur l'ennemi la supériorité morale. »
« Ici,
devant les Tranchées Rouges
dont il va
s'emparer, l'activité et
l'initiative des officiers
et gradés, le dévouement et le bon esprit des hommes qui ont nuit et
jour remué la terre et brisé les rochers
en collaboration avec
leurs camarades du 38e
régiment, l'audace et
l'habileté des reconnaissances
ont permis de pousser la préparation de l'attaque aussi loin qu'il était
possible de l'espérer. »
« Nul ne doute qu'un succès mérité viendra
récompenser de tels efforts. »
« Le chef de corps compte que chacun, suivant les
glorieuses traditions du régiment, fera plus que son devoir. »
« Il demande avant tout aux officiers et gradés
d'exalter et de cultiver sans répit dans le cœur de leurs hommes la haine
tenace de l'ennemi, seule féconde en grands résultats. »
Le 9 mai 1917, à 1h, les 5e et 6e bataillons quittent les
tranchées et par des ravins profonds grimpent vers les lignes bulgares. Le 5e
bataillon déploie ses 18e et 19e compagnies ; à sa
droite, le 6e fait prendre la même formation aux 21e et
23e compagnies. Les 17e et 22e sont en
réserve. Cependant, dès le début, un peloton de la 22e compagnie a
comme mission spéciale de nettoyer de
ses occupants une position appelée le « Nid des Vipères». En attendant le jour, les unités prennent leur
formation face à l'ennemi et creusent des trous individuels pour attendre dans
de meilleures conditions le signal du départ.
A 6h30, les trois bataillons se portent en
avant sous la protection d'un feu violent d'artillerie, la progression se fait
dans l'ordre le plus parfait, les fils de fer sont franchis et on aborde
franchement la première ligne. Cette
tranchée dépassée, nos hommes courent à
la deuxième ligne, un grand nombre saute dans les tranchées ; malheureusement
celles-ci très profondes et étroites forment pièges, de nombreux Bulgares
lancent des grenades d'une tranchée qui doublait immédiatement cette tranchée-piège.
L'élan est rompu et des contre-attaques bulgares
exécutées à la grenade nous ramènent à la première tranchée enlevée devant
laquelle nous nous maintenons.
A 8h00
l'attaque de la 16ème Division Coloniale était repoussée sur toute la ligne
défensive.
A 9h00 la
division, avec quelques renforts, a lancé une deuxième attaque contre le Piton
Jaune (Shtabna Visochina) et les Tranchées Rouges (Vaskova Visochina) qui a été
encore une fois repoussée.
Les Bulgares
ont perdu 134 tués et 276 blessés ;
ils ont déclaré avoir compté 725 soldats
français tués.
Les jours suivants le Général Sarrail a reconnu autour
de 1 000 pertes humaines pour la 16e
Division Coloniale dans l'attaque du 9 mai.
La situation reste stationnaire durant la journée,
nous gardons la position atteinte, notre
artillerie et nos mitrailleuses interdisant aux Bulgares toutes nouvelles
contre-attaques. Les renforts demandés au 7e bataillon ne peuvent
déboucher à cause des nombreux tirs de mitrailleuses qui prennent d'enfilade
tous les ravins.
A la nuit, les 5e et 6e bataillons
sont relevés par des éléments du 7e bataillon, qui prend une
position parallèle aux lignes ennemies, mais rectifiée.
Ordre est donné d'organiser les têtes de 3 ravins qui
avaient servi à notre progression et menaçaient le front adverse.
Les Russes ayant été ramenés dans leurs lignes, les 4e
et 8e régiments coloniaux placés à notre gauche n'ayant pu
progresser, nos troupes furent ramenées à la tranchée de départ dans la nuit du 10 au 11 mai.
Les officiers du régiment avaient préparé le combat avec
la foi qui donne le succès ; ils ont mené leurs hommes à l'assaut avec ardeur
et courage, surs de leur préparation aussi complète que possible (organisation
du terrain, reconnaissances). L'officier de liaison d'artillerie, qui marchait
avec l'état-major du 6e bataillon, assurait le matin même : « Vous
gagnerez aujourd'hui votre deuxième citation et la fourragère. »
Hélas ! L'aviation et l'artillerie lourde, faute de moyens, n'avaient pas fait
leur part du travail et le dévouement du 37e RIC,
après un demi-succès, lui valut des pertes très dures :
Tués, 7 officiers et 48 hommes,
Blessés, 16 officiers et 288 hommes, parmi lesquels Alexandre
Chanteguet
Disparus, 2 officiers et 143 hommes.
22 citations à l'ordre de l'armée
Le 20 mai 1917, Alexandre Chanteguet a
été cité à l’Ordre du
Régiment (n°368)
"Bon
soldat mitrailleur. Belle conduite à l'attaque du 9 mai 1917. Blessé en servant
sa pièce."
le 16 août 1917, il
est accueilli à l’hôpital de Marseille, car blessé,
le 9 mai 1917, à la cote 1050.
« Orifice d’entrée, région lombaire
gauche au voisinage de la ligne médiane, orifice de sortie, mamelon droit.
Parésie du membre inférieur droit plus marquée pour la
racine du membre que pour l’extrémité.
Abolition complète des réflexes
achilléens, rotuliens ; réflexes plantaires en flexion.
Bande d’hypoesthésie
sur la face externe membre inférieur droit.
R.D. complète dans le territoire du
crural droit.
Hypœxcitabilité pour le sciatique sans
inversion de la formule.
Liquide céphalo-rachidien sans hyper-albuminose.
Raideur de la colonne vertébrale
lombaire où la radiographie montre une lésion de la moitié supérieure du corps
de la 3ème vertèbre lombaire ; léger tassement à droite.
En résumé il s’agit d’un syndrome
radiculaire lombaire staumatique du membre inférieur droit
Impotence de plus d’un an de durée.
A proposer pour réforme
N°1 »
Le
médecin traitant
Sorti le 4 septembre
1917, de l’hôpital, Alexandre Chanteguet est proposé, le 5 novembre 1917, par le bureau de Recrutement de Marseille, pour la Réforme n°1, temporaire, avec gratification
renouvelable de 6e catégorie, pour « blessure au tronc par balle et paralysie de la jambe
droite » et maintenu dans cette position
par la Commission Spéciale de Réforme du
Blanc, le 16 février 1918,
pour « même motif ».
Le
25 juin 1918, est admis à la réforme temporaire n°1 avec
gratification de 300 frs, renouvelé par la Commission Spéciale du
Blanc, le 21 septembre 1918.
Le
25 novembre 1919, réformé temporaire avec invalidité à 30%, pour
« parésie du membre inférieur droit avec
diminution notable de mobilité ; séquelles de blessures par balles des
racines lombaires ; monoplégie atypique du membre inférieur droit avec
gêne à la marche, fatigabilité, douleurs. »
Croix de guerre 14-18
Alexandre
Chanteguet se mariera en 1919, avec Augustine Hepin, et ils auront 3 enfants, Solange,
André et Paul.
Solange restera
célibataire
André aura 4 enfants,
Brigitte, mon épouse, Sylvie, Evelyne et Jean-Louis
Paul aura une fille.
Annie
Alexandre mourut le 21
mai 1972, à 80 ans ; sa dernière blessure l’aura fait boiter tout le reste
de sa vie.
Que cette évocation de « sa » guerre fasse comprendre aux
jeunes générations la chance qu’ils ont de vivre dans un pays en paix.
Patrice Bochereau
Merci
aux nombreuses personnes qui ont déjà travaillé sur ce sujet parmi
lesquelles :
Robert
FOUICH : http://denisevb.free.fr/guerres/1418/darda.htm
Thierry pour
son blog : http://tde.typepad.com/thierry_do_blog/2008/10/poilu-14-18-serbie-armee-orient.html
M.
Plaforet : http://chiroubles.plaforet-jambon.pagesperso-orange.fr/alexandre1.html
Le portail de coopération Basse-Normandie – Macédoine :
http://crbn-mk.courriers.info/IMG/pdf/_Orient_et_campagne_Macedoine.pdf
http://vinny03.perso.neuf.fr/gg/massiges/infanteriecolonialeassautmainMassiges.htm
http://pages14-18.mesdiscussions.net/
Le Coq Pelaud http://lecoqpelaud.com/Accueil.html
http://lazarus.elte.hu/hun/digkonyv/topo/200e/3-europa-200000.jpg
****************
Annexes
·
Lance-bombes Cellerier (calibre
105mm ; poids 40kg)
·
Fourneaux de mine : Sapeurs du génie installant un
fourneau de mine sous une tranchée allemande.
Lorsque les sapes arrivent suffisamment près de l'ennemi pour que
celui-ci puisse arrêter les travaux de pelletage en lançant des grenades ou des
bombes, les sapeurs creusent une galerie de mine pour disposer, sous la
tranchée ennemie, un fourneau d'explosifs qui peut dépasser 50 tonnes !
Ces fourneaux, dont l'importance de la charge varie avec la profondeur et le
terrain, sont en général placés sous un saillant ou sous des points
particulièrement tenus (abri de mitrailleuse, fortin...) L'explosion des
fourneaux donne le signal de l'attaque, en même temps qu'elle produit dans le
sol des entonnoirs devant détruire les organes de flanquement de l'adversaire
et faire brèche dans le réseau de barbelés qui protège son front. Ces
entonnoirs sont immédiatement occupés et fortifiés à l'aide de gabions ou de
sacs que les sapeurs remplissent de terre..
· Un drachen est un ballon captif de forme allongée et équipé d'un empennage, qui
était utilisé pendant la Première Guerre mondiale pour l'observation
.
· HT n° 86 Vichy
- Hôtels de Nice et Bristol - 456 lits - Fonctionnent du 15 février
1915 au 25 septembre 1916 -
Annexes: Hôtel Gallia -
Fonctionne du 15 février 1915 au 25 septembre 1916 -
Vichy Hôtel -
Fonctionne du 15 février 1915 au 25 septembre 1916 –
Dépôts de douilles vides de 75mm, près du camp de Cégel (cote 1050), après le combat du 9 mai 1917
Le dépôt du régiment se trouve là où est la partie administrative (non combattante) du régiment.
Après une maladie ou une blessure, -quand il était rétabli-, un soldat était généralement affecté au dépôt du régiment.
Repos : Situation des troupes combattantes qui ne sont pas
affectées aux lignes. Le terme est souvent trompeur car le repos est
généralement émaillé d’exercices, de manœuvres et de cérémonies (défilés,
prises d’armes, etc.) qui ne permettent pas réellement aux combattants de se
reposer.
Pour désigner le repos véritable accordé aux unités durement engagées est créée
durant la guerre l’expression « Grand
repos ».
1) ordre
de bataille du 7ème RIC en août 1914 :
Colonel E.A. Mazillier, commandant le 7ème RIC
Lt-colonel Dudouis
1er bataillon (I/7ème RIC) : commandant SEVIGNAC
-1ère compagnie: capitaine Kauffmann
-2ème compagnie: capitaine Delpy
-3ème compagnie: capitaine Dario
-4ème compagnie: capitaine Dasque
-1ère section de mitrailleuses: lieutenant Charbonneau
2ème bataillon (II/7ème RIC) : commandant SAVY
-5ème compagnie: capitaine Delfand
-6ème compagnie: capitaine Ranc
-7ème compagnie: capitaine J-M de la Chapelle
-8ème compagnie: capitaine Bordesoulle
-2ème section de mitrailleuses: lieutenant Fox
3ème bataillon (III/7ème RIC) : commandant BERNARD
-9ème compagnie: capitaine Bourg
-10ème compagnie: capitaine Arnould (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
-11ème compagnie: capitaine Mil(l)ot
--1ère section : lieutenant Ripault (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--2ème section: lieutenant de réserve Lemoine (tué à St-Vincent, le 22/08/1914)
--3ème section: ?
--4ème section: ?
-12ème compagnie: capitaine Mussat
-3ème section de mitrailleuses: lieutenant Vincent (tué à St-Vincent, le
22/08/1914)
2) Le 7ème RIC a eu le baptême du feu à St-Vincent (Belgique) le 22/081914: les
pertes sont déjà importantes ...!
LES CITATIONS
Les croix de guerre et de la valeur militaire sont les
témoignages visibles de « citations ».
Les citations sont décernées « à
l’ordre »
- de l’armée (palme),
- du corps d’armée (étoile de vermeil),
- de la division (étoile d’argent)
- de la brigade ou du régiment (étoile de bronze).
Toutes les citations se terminent par la formule : « cette citation
donne droit au port de la croix de guerre (ou la croix de la valeur militaire)
avec palme (ou étoile) ».
Seules les citations à l’ordre de l’armée, donc avec « palme », sont
publiées au Journal Officiel. Les autres sont inscrites sur les « journaux
de marche » des unités militaires correspondant au rang de la citation :
corps d’armée, division, brigade et régiment ou de leurs équivalents dans
l’armée de l’Air et la Marine.
Une même personne peut mériter d’être « citée » plusieurs fois. Cela
se traduit par autant de palmes ou d’étoiles accrochées « en plus »
sur le ruban de la croix de guerre ou de la valeur militaire, qu’elle a le
droit de porter depuis sa première citation.
Instituée par la loi du 8 avril 1915 pour
commémorer les citations individuelles depuis le début des hostilités en 1914,
la croix de guerre 1914-1918 n’est plus attribuée à des personnes, françaises
ou étrangères, après 1918.
A partir de 1917, des citations collectives ont été décernées à des unités
militaires et des collectivités civiles. Ainsi, 762 formations militaires
(Terre, Air, Mer) et 2.951 communes de 18 départements ont reçu la croix de
guerre 1914-1918. Celle-ci figure parfois sur les drapeaux, armoiries et
monuments aux morts.
Réforme
-le réformé n°1 a droit à une pension, du fait d'une blessure ou
maladie contractée en service commandé, ou par le fait des
obligations du service militaire
-le réformé n°2 n'a pas droit à cette pension militaire du fait
d'une blessure,maladie,infirmité,ne pouvant pas être imputée à
un service commandé (en tant de guerre ou pas)
16e
D.I.C. généraux Bonnier (1915), Dessort
(1916-1918), Elle participe :
-En
1915, constituée le 1er juillet, à la deuxième bataille de Champagne, butte de
Souain, cote 193 (septembre - octobre)
-En 1916, à la bataille de la Somme. Flaucourt Barleux-la-Maisonnette (juillet -
août). Passée à l’armée d'Orient (décembre)
-En 1917, aux opération nord-ouest de Monastir. cote 1248 (mars - avril). à la
bataille de la boucle de la Tcherna, piton Rocheux, piton Jaune (mai).
-En 1918, à la rupture du front de Macédoine, Nonte-Zborsko-massif de la Dzena,
Stroumitsa (juin - octobre ).
-En 19l9, Roumanie, Bessarabie.
La parésie est un
déficit moteur défini par une perte partielle des capacités motrices d'une
partie du corps (limitation de mouvement, diminution de la force musculaire),
parfois transitoire d'un ou de plusieurs muscles par opposition à la paralysie ou
plégie, qui est elle caractérisée par la perte totale de motricité d'une partie
du corps.
Une hypoesthésie est une baisse de l'intensité des sensations. Elle peut affecter l'ensemble des fonctions sensitives (perception de la température, vibrations, pression etc). Les hypoesthésies proviennent d'un dysfonctionnement nerveux. –
hyper-albuminose , « Augmentation du
taux de l'albumine dans un liquide organique, en particulier dans le liquide
céphalo-rachidien
Merci
aux personnes qui ont déjà travaillé sur ce sujet :
Robert
FOUICH : http://denisevb.free.fr/guerres/1418/darda.htm
Thierry pour
son blog : http://tde.typepad.com/thierry_do_blog/2008/10/poilu-14-18-serbie-armee-orient.html
M.
Plaforet : http://chiroubles.plaforet-jambon.pagesperso-orange.fr/alexandre1.html
Le portail de coopération Basse-Normandie – Macédoine :
http://crbn-mk.courriers.info/IMG/pdf/_Orient_et_campagne_Macedoine.pdf
http://vinny03.perso.neuf.fr/gg/massiges/infanteriecolonialeassautmainMassiges.htm